Le Centre de Recherches Océanographiques Dakar-Thiaroye de l'Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA/CRODT) a officiellement lancé hier, mardi 3 décembre 2024, sa Plateforme d'Imagerie Quantitative Aquatique d'Afrique de l'Ouest (PIQAAO). Une infrastructure composée d'un (01) ZooScan, de cinq (05) planktoscopes et d'un (01) UVP6 (Underwater Vision Profiler), qui faciliteront la surveillance des communautés planctoniques en Afrique de l'Ouest.
Les eaux marines ouest-africaines subissent des agressions de tout genre, impactant le régime alimentaire des nombreuses espèces marines, lesquelles assurent l'équilibre de la chaîne de valeur maintenant l'équilibre de l'écosystème marin. Pour remédier à ces problèmes, le Centre de Recherches Océanographiques Dakar-Thiaroye de l'Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA/CRODT) vient d'être doté d'un laboratoire de dernière génération, fruit d'une collaboration avec la fondation TARA et le Fonds Français pour l'Environnement Mondial (FFEM).
Cette Plateforme d'Imagerie Quantitative Aquatique d'Afrique de l'Ouest (PIQAAO), très performante, a été acquise dans le cadre du projet Plankt'Eco, planifié sur quatre (4) ans. Elle vise à intégrer le microbiome marin, majoritairement composé de planctons, dans les outils et les plans de gestion, et à adopter une vision écosystémique de l'océan. «Plusieurs unités de recherche, dont ISRA/CRODT et le Laboratoire Mixte International (LMI) de l'IRD, y sont impliquées», a déclaré le Dr Saliou Faye, océanographe physicien et coordonnateur de ladite plateforme.
À l'en croire, toutes ces entités interviennent dans le «développement d'un modèle "Plankton Fish" pour analyser la contribution du plancton aux chaînes trophiques, la mise en fonction d'une plateforme d'imagerie du plancton au Sénégal, l'appui au développement d'une science citoyenne utilisant des instruments d'observation du plancton, ainsi que la conception de plaidoyers dans une démarche Science to policy pour éclairer les prises de décision aux échelles globales».
Lars Stemmann, professeur à la Sorbonne et océanographe écologue travaillant dans un laboratoire du CNRS de l'Université, a précisé que, depuis plus de 20 ans, son laboratoire développe de nouvelles méthodes modernes pour mesurer les planctons dans les océans. «Toutes ces méthodes reposent sur des images prises grâce à des instruments qui vont en profondeur, ainsi que sur des outils permettant de collecter des échantillons pour les analyser en laboratoire. Cet outil mis à disposition du CRODT sera d'une grande utilité en termes de collecte et de disponibilité de données, permettant d'obtenir une autonomie d'observation. Mieux encore, nous partageons en commun les produits halieutiques. Par conséquent, il est important d'y veiller», a-t-il expliqué.