Le premier symposium sur l'état des ressources et de la biodiversité marine de Madagascar s'est tenu à Toliara les 1er et 2 décembre. Des résolutions urgentes ont été avancées face à la dégradation.
Tendance générale à la dégradation. C'est ce qui est ressorti des interventions lors du premier jour du symposium sur l'état des ressources et de la biodiversité marine de Madagascar. Des experts en conservation marine, des décideurs politiques, des acteurs, des représentants de communautés locales, ainsi que des gestionnaires d'aires protégées marines et de zones marines gérées localement se sont réunis à Toliara les 1er et 2 décembre.
« Les ressources marines et habitats sont exposés à différentes pressions et menaces, et il est de notre responsabilité de trouver une stratégie efficace pour une meilleure gestion et un développement de la biodiversité marine », s'est exprimée Irène Rasoamanato, directrice de l'Institut halieutique et des sciences marines (IHSM) de Toliara, lors des discours officiels du premier jour du symposium.
La dégradation de la biodiversité marine est due principalement aux activités humaines. Des panélistes ont expliqué que la dégradation des récifs coralliens modifie la structure des écosystèmes marins, ce qui impacte la disponibilité des ressources, conduisant à une mauvaise posture de la petite pêche, pratiquée à 80 % dans le pays. Les aires marines protégées ont montré une certaine efficacité, mais il est constaté que la gestion communautaire demeure insuffisante, car elle est souvent influencée par les bailleurs de fonds plutôt que par les communautés locales.
Il a été rappelé que Madagascar dispose de 1 140 000 km² de zone économique exclusive, abritant des ressources et des habitats marins exceptionnels.
« La réussite du développement des aires marines protégées et des aires marines localement gérées repose sur une collaboration étroite entre les acteurs concernés », a souligné Alain Liva Raharijaona, directeur exécutif de la Fondation pour les aires protégées et la biodiversité de Madagascar (FAPBM). La gestion collaborative des ressources marines s'avère plus qu'importante.
Lors du deuxième jour du symposium, les interventions et recommandations se sont orientées sur la recherche de plus d'efficacité dans la collaboration entre les acteurs et les communautés locales. Dans un espace de dialogue entre les scientifiques, les institutions, le secteur privé, les ONG et les communautés locales, proposé pour être mis en place dans un bref délai, la gestion collaborative des ressources marines passera par la valorisation des savoirs traditionnels. Il y sera également rappelé l'importance des pratiques de conservation telles que l'éducation environnementale et l'autonomisation des communautés par le transfert de gestion et la promotion des mécanismes financiers locaux.
Toutefois, un budget spécifique pour la recherche, qui est une condition essentielle à la durabilité des ressources marines, est revendiqué. Le premier symposium de la biodiversité marine organisé à Toliara a vu la participation de l'IHSM, de la FAPBM, et de la Western Indian Ocean Marine Science Association (WIOMSA) sur le plan technique et financier.