À Madagascar, à moins d'une semaine des élections communales et municipales, les caravanes de propagande poursuivent leurs défilés chaque jour dans les grandes villes du pays, dans l'indifférence quasi générale d'une population plus occupée par sa propre survie. Dans la capitale, une association étudiante de l'Université d'Antananarivo soutenue par le PNUD s'est donnée pour mission de convaincre les jeunes - habituellement peu enclins à voter - de se rendre aux urnes. Reportage sur le campus d'Ankatso.
« Est ce que vous savez qu'il y aura une élection bientôt dans notre pays ? Est-ce que vous pensez participer au vote mercredi prochain ? », questionne, souriante, Tiavina Andrianantenainasoa, 20 ans, membre de l'antenne « Économie » de l'association étudiante « Club pour l'ONU ». « Oui, je suis inscrit et je suis prêt à aller voter », répond Samy, piqué par la question.
Mais si au sein du groupe accosté par Tiavina, ils sont 12 étudiants, tous en âge de voter, 8 sont inscrits sur les listes électorales et 6 seulement comptent participer au scrutin prévu le 11 décembre à Madagascar. Alors, Giovanni Jimalison, le président de l'association, sensibilise le petit groupe au problème du manque de représentativité : « Nous, les moins de 30 ans, nous sommes majoritaires dans le pays : on représente 70% de la population malgache. Mais ce sont systématiquement les plus de 30 ans qui votent le plus ! »
La sensibilisation doit se poursuivre jusqu'au 6 décembre
Tiavina poursuit : « C'est pour ça que l'on est ici pour inciter les jeunes comme "nous" à voter. Nous avons une vraie responsabilité : si vous voulez que le pays se développe, votez pour la personne que vous pensez capable de relever cette mission ! » Elle ajoute, vibrante : « On n'est pas partisans : on ne vous dit pas : "Votez pour untel." On vous dit juste : "Faites entendre votre voix !". »
La sensibilisation doit se poursuivre encore jusqu'au 6 décembre 2024. La trentaine de bénévoles prévoit de sillonner six quartiers de la capitale pour rappeler aux jeunes électeurs qu'ils peuvent être les acteurs du changement.