Le henné fait désormais partie du patrimoine immatériel de l'humanitéde l'Unesco depuis mercred 4 décembre 2024. La candidature du henné était portée par 16 pays arabes, du Moyen-Orient à l'Afrique du Nord. Parmi eux, le Maroc, où la tradition est toujours très forte et accompagne les étapes importantes de la vie.
Naïma est assise au milieu du salon. Sur ses doigts de pied en éventail commencent à apparaître des motifs végétaux : « Même si j'ai grandi en France, j'aime le henné, on a ça dans le sang. »
Dans la culture marocaine, le henné est un produit du quotidien, il devient même incontournable lors des grandes occasions. Khamissa est ce qu'on appelle une Naqqacha, littéralement une « dessinatrice de henné » : « Ça fait 20 ans que je fais ça. Pour toutes les cérémonies : circoncisions, mariages, fiançailles, baptêmes. Pour les fêtes religieuses, on travaille jusqu'au petit matin. »
Khamissa remue la pâte pour éviter qu'elle sèche. Elle utilise une seringue, un peu comme une poche de pâtissier, pour déposer le mélange couleur bronze sur la peau de Naïma : « Le henné, à l'origine, c'est une feuille qu'on sèche au soleil, qu'on écrase ensuite pour la réduire en poudre. C'est bon pour soigner la peau, contre l'eczéma par exemple. Les marins, les maçons l'utilisent avec la pierre d'alun, le citron, pour apaiser la peau sèche. »
Le henné est une tradition commune à plusieurs régions du monde. Du Maroc au Yémen, seuls les motifs varient avec des tatouages temporaires d'inspiration amazighe en Afrique du Nord, comparés aux motifs floraux plus audacieux de la péninsule arabique. « Le henné symbolise le cycle de vie d'un individu, de la naissance à la mort, et il est présent lors des grandes étapes de la vie de celui-ci », selon le texte défendant son inscription au patrimoine immatériel.
L'emploi du henné remonterait à l'Égypte antique. Les teintures ou les tatouages utilisant cet élément peuvent durer de quelques jours à plusieurs semaines.