Seulement la moitié des citoyens approuvent la performance de leur gouvernement en matière de promotion du bien-être des enfants vulnérables.
Key findings
- La grande majorité (82%) des citoyens malgaches affirment qu'il est « parfois justifié » ou « toujours justifié » que les parents utilisent la force physique pour discipliner leurs enfants.
- Près des trois quarts (74%) des répondants déclarent que l'usage de la force physique sur les enfants n'est « pas très fréquent » ou « pas du tout fréquent » dans leur communauté.
- Six Malgaches sur 10 (62%) disent que les cas d'enfants non-scolarisés sont « assez » ou « très » fréquents dans leur communauté. Mais pour trois quarts (75%) des répondants, les cas de violences, maltraitances ou négligences sur les enfants ne sont pas fréquents.
- Pour la majorité des Malgaches, il existe dans leur communauté des sources d'aide aux enfants portant un handicap physique (80%), aux adultes ou enfants avec des troubles mentaux ou émotionnels (77%), ainsi qu'aux enfants abusés, maltraités ou négligés (73%).
- Environ la moitié (52%) des citoyens malgaches offrent une appréciation positive de la performance de leur gouvernement en matière de promotion du bien-être des enfants vulnérables.
A Madagascar, où la moitié de la population a moins de 18 ans (UNICEF, 2021), le bien-être des enfants devrait constituer une priorité nationale. Pourtant, les indicateurs montrent une situation préoccupante : plus de deux tiers des enfants souffrent de privations matérielles dans au moins deux dimensions de bien-être (Silva-Leander, 2020). Ces privations rendent davantage les enfants vulnérables et amènent près de la moitié des 5 à 17 ans à travailler (Institut National de la Statistique, 2019).
Par ailleurs, plus de quatre sur 10 enfants de moins de 5 ans présentent un retard de croissance, et le pays se classe au cinquième rang mondial pour le nombre d'enfants non scolarisés (Save the Children, 2021). La situation des enfants est également marquée par une grande exposition à la violence, puisque la plupart des enfants âgés de 1 à 14 ans avaient subi un châtiment corporel ou une agression psychologique en 2018, et environ quatre filles sur 10 entrent en mariage avant l'âge de 18 ans (Institut National de la Statistique, 2019 ; UNICEF, 2018 ; UNICEF, 2021).
Etant signataire de la Convention Internationale des Droits de l'Enfant et bien d'autres traités et chartes pertinents, Madagascar s'est engagé à garantir la protection des enfants, mais une politique nationale de la protection de l'enfant reste toujours en cours d'élaboration (UNICEF, 2021). Une gamme de programmes visent à améliorer le bien-être des enfants, tels que les projets Zara Mira et Tsimbina, qui offrent une assistance financière aux ménages pour les accompagner dans l'éducation de leurs enfants (Fonds d'Intervention pour le Développement, 2022 ; République de Madagascar, 2024). Plus récemment, le deuxième chapitre du Plan National d'Action sur la Lutte contre le Travail des Enfants a été lancé pour éradiquer ce fléau et promouvoir la scolarisation des enfants en renforçant l'aide aux familles vulnérables et en supprimant les frais de scolarité dans les écoles publiques (Madagate, 2024).
Cette dépêche rend compte d'un module d'enquête spécial inclus dans le questionnaire d'Afrobarometer Round 9 (2021/2023) pour explorer les expériences et les perceptions des Malgaches sur le bien-être des enfants.
La grande majorité des Malgaches pensent qu'il est justifié d'utiliser la force physique pour discipliner les enfants, mais déclarent que cette pratique n'est pas courante dans leur communauté. Les cas d'enfants non-scolarisés sont fréquents dans les communautés selon les répondants, contrairement aux cas de violences, maltraitances ou négligences envers les enfants.
Aussi, les répondants affirment majoritairement que des sources d'aides et de soutien pour les enfants vulnérables sont disponibles dans leur communauté, et la moitié d'entre eux disent apprécier la performance du gouvernement dans la promotion du bien-être des enfants vulnérables.
Léa Rafzafindrazaka Rakotondraibe Léa Rafzafindrazaka Rakotondraibe is the director of COEF Resources.
Ariel Astant Tianjoky Ariel Astant Tianjoky is a consultant for COEF-Ressources, the Afrobarometer national partner in Madagascar.