Au Mozambique, nouvelle journée de manifestation le 4 décembre 2024. La société civile annonce douze morts, pour un bilan total de 88 morts en un peu plus d'un mois. Sur les réseaux sociaux, l'opposant en exil Venâncio Mondlane appelait mercredi au blocage des principales institutions et avenues dans le pays. Les Mozambicains, qui contestent la victoire du Frelimo, au pouvoir depuis l'indépendance en 1975, ont répondu à l'appel. Les forces de l'ordre, aussi.
Les images circulent sur Internet. On y voit des corps, en sang, étalés au milieu des routes. En une journée, 12 personnes ont été tuées au Mozambique par les forces de l'ordre selon la plateforme civile Decide.
Le 4 décembre 2024, le porte-parole de la police mozambicaine annonçait de son côté un total de 5 morts, en conséquence, a-t-il dit, de « confrontations entre la police et des manifestants qui essayaient d'envahir des commissariats pour y voler des armes ».
Des fonctionnaires et juges menacés
Selon la presse locale, pourtant, et comme le voulait l'opposant Venâncio Mondlane, à l'origine de l'appel à une nouvelle journée de blocage dans le pays, les rues étaient vides, entravées à certains endroits par des sacs de ciment. Dans la capitale Maputo, et d'autres régions du pays, des personnes se sont rassemblées, pacifiquement, pour chanter l'hymne national, en arborant des photos de l'opposant, toujours exilé en Afrique du Sud.
La gronde se propage désormais au-delà des manifestations : les fonctionnaires de l'administration électorale réclament leurs salaires, impayés depuis trois mois. Ils menacent de se mettre en grève dans certaines régions du Mozambique, ce qui bloquerait le décompte officiel des voix. Mais en retour, ils font l'objet d'intimidations et ne sont pas les seuls puisque les juges du Conseil constitutionnel, eux aussi, ont dénoncé des menaces de mort à leur encontre. Ces mêmes juges qui doivent annoncer le résultat officiel des élections le 23 décembre.
L'opposant Venâncio Mondlane, qui conteste la victoire à la présidentielle de Daniel Chapo, candidat du parti au pouvoir (Frelimo), lors du scrutin du 9 octobre, et affirme avoir gagné, a lancé un mouvement de contestation, réprimé par les forces de l'ordre depuis des semaines.