Meknès — Au douar Lagar, dans la commune rurale Oued Jdida, près de Meknès, les rêves des femmes rurales d'un avenir meilleur prennent forme à travers des fils et des aiguilles.
Grâce à "Sultana Rim", une coopérative de couture et de broderie créée en 2019 avec l'appui de l'Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH), ces femmes possèdent désormais les clés de leur propre destin.
"La création de la coopérative en 2019 a été rendue possible grâce au soutien essentiel de l'INDH. Cet appui a permis de démarrer les activités et de s'inscrire dans une dynamique de développement durable", a indiqué à la MAP, la présidente de la coopérative Sultana Rim, Majdouline Cherkaoui.
Mme Cherkaoui a expliqué que dès le départ, la coopérative a connu un fort engouement de la part des jeunes filles de la région, notamment celles ayant quitté l'école à un âge précoce.
Devant cet engouement, la décision a été prise de s'organiser dans le cadre d'une association pour accéder aux programmes de formation professionnelle.
"La restructuration nous a permis la signature d'une convention de partenariat avec la délégation du ministère de la Formation Professionnelle qui a ensuite permis d'accueillir et de former près de 60 jeunes filles par an", a fait savoir la présidente de l'association, soulignant que grâce à cette formation, elles ont pu développer leurs compétences en couture et broderie, intégrer le monde du travail et gagner en autonomie financière.
"Aujourd'hui, environ 90% des bénéficiaires trouvent un emploi après la formation", s'est-elle félicitée. Certaines choisissent d'intégrer des entreprises pour développer leurs compétences et évoluer professionnellement, alors que d'autres, plus entrepreneuses, créent leurs propres coopératives et Sultana Rim les accompagne dans leurs démarches, notamment pour qu'elles puissent, à leur tour, bénéficier des programmes de l'INDH, a-t-il précisé.
Attirée par le succès d'autres jeunes femmes qui, grâce à la coopérative, ont trouvé un emploi dans des entreprises ou créé leurs propres projets, Ikrame, bénéficiaire de Sultana Rim, souligne l'impact positif de cette initiative sur sa vie et celle des femmes rurales.
"La coopérative nous a beaucoup aidées à développer de nouvelles compétences liées aux métiers de la confection traditionnelle, en nous apprenant les bases de la couture de A à Z", a-t-elle confié.
Cette formation a été une véritable bouffée d'oxygène pour les femmes du milieu rural qui, auparavant, se retrouvaient sans source de revenus ou d'activité économique.
"Ce genre d'initiative nous permet d'acquérir un métier qui nous sera utile à l'avenir et d'obtenir un diplôme pour gagner en autonomie et devenir des actrices à part entière de la société. Et qui sait, peut-être pourrons-nous même lancer nos propres projets", a ajouté Ikrame.
Abdelkabir El Ghalibi, Chef de service Programme 1 et 2 de l'INDH à Meknès, a mis en avant le rôle de l'Initiative dans le soutien aux coopératives féminines.
"Dans le cadre du programme d'amélioration des revenus et d'intégration économique des jeunes, et plus particulièrement en ce qui concerne l'axe de l'économie sociale et solidaire, l'INDH a contribué au soutien et au financement de nombreuses coopératives féminines, notamment celles actives dans les secteurs de l'artisanat et des produits de terroir", a-t-il expliqué.
L'INDH est résolument engagée à accompagner la création de coopératives et à favoriser l'intégration économique des femmes rurales, afin d'améliorer leur situation économique et sociale.
"Ce soutien vise à favoriser le développement économique local et à promouvoir l'autonomie des femmes dans des domaines comme l'artisanat et la production de produits locaux", a relevé M. El Ghalibi.
Sultana Rim est un exemple concret de l'impact positif de l'économie sociale et solidaire sur le développement local. En favorisant l'autonomisation économique des femmes, en leur offrant des opportunités de formation et d'emploi, la coopérative contribue à l'épanouissement individuel et au développement de la région.