Ile Maurice: «Nous avons des années de retard sur le tri de déchets»

5 Décembre 2024
interview

Vous rentrez de l'île de La Réunion. Quel constat avez-vous fait sur la gestion des déchets là-bas?

La Réunion est clairement en avance sur nous. Par exemple, cela fait déjà plusieurs années, comme bien d'autres pays, qu'ils ont instauré le tri des déchets à la source et qu'ils ont implanté des usines de valorisation des déchets. Ils ont en outre un «éco-parc», qui est une zone d'aménagement dédiée à l'accueil d'entreprises tournées vers l'environnement et la gestion des déchets. Cette avance n'est pas seulement une question de moyens, mais aussi et surtout, de priorités et de volonté politique.

Est-ce que ce que vous y avez constaté est applicable à Maurice ?

Pourra-t-on mettre en place le tri des déchets dans les prochaines années ici ? Le tri des déchets à la source, par exemple, est non seulement applicable mais surtout recommandé par le plan stratégique du Maurice Ile Durable depuis 2013. Malheureusement, le gouvernement MSM a préféré mettre ce projet de côté pour en favoriser d'autres. Nous avons donc beaucoup d'années de retard. Si le tri des déchets à la source avait été instauré depuis 2013, nous ne serions pas dans cette situation catastrophique aujourd'hui.

Quelle est la situation des stations de transfert avec la fermeture de Mare-Chicose ?

Les déchets s'accumulent, plus particulièrement dans les stations de transfert de La Chaumière et de La Brasserie. Nous sommes en discussion pour améliorer la situation. Sachant que les déchets ne sont pas compactés dans ces stations, nous prenons aussi les mesures nécessaires, comme l'arrosage des déchets, pour éviter les risques d'incendie, surtout en cette période de forte chaleur. Lorsque l'incendie de Mare-Chicose s'était déclenché, des déchets avaient été déposés sur le site de La Martinière, qui n'est pas opérationnel. Là-bas aussi, un feu s'était déclaré. La bombe écologique qu'on nous a mise sur les bras à Mare-Chicose entraîne ainsi de nombreuses répercussions. Nous ne sommes pas satisfaits de la situation. C'est un héritage que nous a laissé le précédent gouvernement et nous faisons de notre mieux pour trouver des solutions.

Le ministre de l'Environnement, Rajesh Bhagwan, et vous-même avez rencontré l'ambassadeur de France mercredi. Quelles sont les retombées de cette rencontre ?

Durant mon récent déplacement à La Réunion, j'ai pu prendre connaissance des techniques pratiquées à l'île soeur, mais aussi des problématiques communes auxquelles nous faisons face. Pendant cette visite, et ensuite à travers nos discussions avec l'ambassadeur de France, nous avons pu, entre autres, dégager des voies pour renforcer notre coopération mutuelle sur cet enjeu fondamental qu'est la gestion des déchets, mais aussi discuter d'une assistance, en particulier en ce temps de crise.

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