La question de l'identification des auteurs des crimes commis par armes à feu et de leur traduction en justice a réuni, du 25 novembre au 2 décembre, à Goma, une trentaine d'officiers de police judiciaire (OPJ), magistrats militaires et experts de la Police technique et scientifique (PTS) dans un atelier de formation sur l'importance de l'expertise balistique dans un procès pénal. Une formation de sept jours où le personnel judiciaire du Nord-Kivu a été initié aux outils techniques liés à la balistique et nécessaires notamment pour identifier rapidement et efficacement les auteurs de crimes par armes à feu.
L'atelier a été organisé en réponse à une demande adressée à la MONUSCO par le Premier président de la Cour militaire du Nord-Kivu, soulignant l'importance d'une formation spécifique pour les professionnels du droit sous sa juridiction. Le soutien apporté par la MONUSCO à travers sa section d'Appui à la justice a ainsi permis de réunir 29 acteurs judiciaires, dont trois femmes, pour cette session de six jours.
François Sobo, coordonnateur régional de la section d'Appui à la justice de la MONUSCO, souligne que dans un procès pénal, la preuve est la clé pour punir l'auteur du crime. D'où la nécessité d'avoir un personnel formé à des outils qui peuvent élucider les crimes et permettre ainsi de lutter contre l'impunité.
« Lorsqu'un fait criminel est commis et que l'action publique est lancée, l'appareil judiciaire se met en marche pour rechercher le ou les auteurs présumés, les arrêter et les juger. Cette recherche de la vérité judiciaire n'est pas seulement une affaire des professionnels du droit ; ceux-ci sont parfois obligés de faire appel à des experts, qui ne sont pas nécessairement des acteurs judiciaires stricto sensu, notamment des experts en balistique, afin de collecter des indices et autres éléments nécessaires à l'établissement de la preuve de culpabilité du ou des auteurs présumés », explique M. Sobo.
La formation, ainsi conçue, comprend plusieurs modules couvrant des sujets comme la connaissance des armes et des munitions, la gestion de la scène de crime, la méthodologie de travail en expertise balistique, ainsi que la déontologie de l'expert, incluant le respect du secret professionnel ; avec un accent particulier sur la place de l'expertise balistique dans l'administration de la preuve devant la justice pénale, en droit congolais et dans d'autres systèmes juridiques.
La clôture de l'atelier a été marquée par une cérémonie de remise de certificats aux participants à laquelle ont pris part le Premier président de la Cour militaire du Nord-Kivu et le chef de bureau par intérim de la MONUSCO à Goma. Gani Are a salué cette initiative, soulignant qu'elle constituait « une belle opportunité pour renforcer la lutte contre la criminalité par armes à feu dans la province du Nord-Kivu ».
De son côté, le Premier président de la Cour militaire du Nord-Kivu, le colonel Kabeya, a encouragé les participants à mettre en pratique les connaissances acquises « Vous êtes désormais armés de nouvelles compétences techniques, et c'est la qualité de vos procès-verbaux qui sera votre seul juge ».
Ce dont l'a assuré Victoria Bizibirz Fikiri, inspectrice de police, qui confirme que les acquis de l'atelier seront appliqués dans l'exercice quotidien du travail de chaque participant.