À Libreville, un programme de fourniture d'électricité via deux navires, dans le cadre d'un accord avec la société turque Karpowership, a été suspendu par les autorités gabonaises. Ces dernières évoquent des « insuffisances ». Explications.
Nouveaux litiges entre les acteurs de l'énergie au Gabon. Le pays subit de nombreux délestages. La Société d'énergie et d'eau du Gabon (Seeg) avait donc conclu un accord en mai dernier avec la société turque Karpowership qui fournit de l'électricité via des navires-centrales. Contrat suspendu fin novembre par le ministère gabonais de l'Énergie qui pointe des « insuffisances ».
Les deux navires sont prêts à produire de l'électricité. Ils sont amarrés dans le quartier d'Alénakiri à Libreville, gérés par une équipe de 90 personnes, dont un tiers de Gabonais recrutés et formés par Karporwership.
Une affaire gérée en haut-lieu et hautement sensible
Mais il y a deux semaines, à la veille de la mise en fonctionnement du service, le contrat prévu pour cinq années a été suspendu par les autorités gabonaises. Une notification émanant du ministère de l'Énergie indique en effet que les instructions ont été prises sous la direction du conseiller spécial du président de la République. Cette affaire est gérée en haut-lieu. Elle est hautement sensible, fait-on savoir à RFI.
La note envoyée à Karpowership fait état « de nombreuses insuffisances » qui soulèvent « des préoccupations ». Une commission spéciale est mise en place pour s'assurer de la viabilité du projet, sans plus d'explications.
Ce qui bloque, c'est le côté finances. Les termes du contrat signés seraient trop lourds à supporter pour la Seeg : une électricité vendue par la société turque trop chère pour la société déjà fortement endettée.
De son côté, Karpowership assure à RFI avoir respecté toutes ses obligations contractuelles, évoquant tout de même des « défis imprévus », à surmonter, là encore, sans préciser lesquels.