En Tunisie, ce 5 décembre 2024 marquait la commémoration de l'assassinat du leader syndical Farhat Hached, fondateur de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT). Soixante-douze ans après les faits, le président de la République s'est adressé directement à l'actuel secrétaire général de l'UGTT, Nourredine Taboubi. Ce dernier a appelé un jour plus tôt à la relance d'un dialogue social pour surmonter la crise économique et sociale que traverse le pays.
C'est une image que les Tunisiens n'avaient pas vu depuis des mois : Kais Saïed s'adressant à Noureddine Taboubi, le secrétaire général de l'UGTT. Cette centrale syndicale est connue en Tunisie pour son poids dans le jeu politique.
Aujourd'hui, l'UGTT est l'un des seuls corps intermédiaires encore debout depuis le coup de force du président Kais Saïed le 25 juillet 2021 et le démantèlement de plusieurs institutions démocratiques qui a suivi.
Plus discrète depuis plus d'un an, car elle dit se recentrer sur ses bases syndicales et une importante transformation en interne, la centrale est revenue sur le devant de la scène, cette semaine, après le vote de la nouvelle loi des finances. Noureddine Taboubi s'est inquiété d'une législation surtout « fiscale » qui aura des « conséquences sociales », selon ses mots.
Le président assure vouloir répondre « aux aspirations des Tunisiens »
Face à lui, ce jeudi, Kais Saïed a assuré vouloir revoir le Code du travail pour répondre « aux aspirations des Tunisiens », tout en déclarant vouloir travailler ensemble pour mettre en place une révolution législative et rompre avec les solutions de rafistolage.
Le président du pays a également appelé à l'unité nationale. Des mots écoutés attentivement par le leader syndicaliste, peu loquace, dans l'extrait vidéo publié sur la page Facebook de la présidence.