Trois cinématographies en focus cette année, nous dit Boughdir, celles du Sénégal, de la Jordanie et de la Palestine, qui fera l'objet d'un programme intitulé «La Palestine au coeur des JCC» avec des projections en out et indoor, une exposition audiovisuelle à la Cité de la Culture et une rétrospective de films du cinéaste Hany Abou Assaad.
Après les JTC, la scène culturelle tunisienne s'apprête à accueillir, du 14 au 21 décembre 2024, la 35e édition des JCC. Le comité directeur a réuni, hier matin à la Cité de la Culture de Tunis, médias et autres acteurs culturels pour parler des nouveautés et autres volets et sections de la programmation.
La conférence de presse a vu la présence d'un groupe de féministes tunisiennes, entre autres membres de l'association Lina Ben Mheni, venues exprimer leur indignation quant à la désignation du cinéaste tunisien Ferid Boughdir -- qu'elles accusent de harcèlement sexuel -- comme président d'honneur de cette édition.
La protestation, qui s'est déroulée dans le calme, a été reçue avec aplomb par le cinéaste qui a enchainé avec l'annonce des nouveautés du festival et autres focus, sections d'hommages et soirées spéciales.
Cette année, comme annoncé dans les réseaux sociaux du festival, il sera question, outre la compétition officielle, d'une compétition nationale qui met en lice des productions tunisiennes de fiction et documentaires, en courts et en longs métrages. Il y a aussi la section «Panorama 34» qui mettra la lumière sur des films séléctionnés lors de la précédente édition des JCC annulée en solidarité avec la Palestine.
Trois cinématographies en focus cette année, nous dit encore Boughdir, celles du Sénégal, de la Jordanie et de la Palestine qui fera l'objet d'un programme intitulé «La Palestine au coeur des JCC» avec des projections en out et indoor, une exposition audiovisuelle à la Cité de la Culture et une rétrospective de films du cinéaste Hany Abou Assaad.
Le cinéaste a rappelé que l'ouverture portera aussi les couleurs de la Palestine à travers la projection de la copie restaurée du film Le Libérateur, en hommage posthume à son réalisateur,, Kaïs al-Zubaïdi, l'une des figures les plus emblématiques du cinéma documentaire arabe qui nous a quittés le dimanche 1er décembre 2024, ainsi que du court métrage Upshot de la Palestinienne Maha Haj.
Les hommages incluront aussi, entre autres, le critique de cinéma feu Khemaies Khayati, grand passionné de l'image et du monde du cinéma depuis les années soixante depuis qu'il était membre de la Fédération tunisienne des ciné-clubs.
Les JCC 2024 en chiffres, ce sont 168 longs métrages programmés et 447 courts issus de 21 pays, dont 56 retenus dans la compétition officielle et 12 dans la compétition nationale.
Ce sont aussi des projections de classiques restaurés de nouvelles productions issus de différents pays (Cinéma du monde), des films d'animation, des films écologiques (Green), des panels, des rencontres, des masterclasses et des tables rondes (dont une sur la critique du cinéma).
L'expérience des projections des films dans les prisons tunisiennes se poursuit cette année en partenariat avec la Direction générale des prisons et de la rééducation dans sa 10e édition. 6 films seront à l'écran dans les unités pénitentiaires (à Gabès, Sfax, Monastir, Le Kef, Nabeul et Bizerte) et une projection sera consacrée au Centre de rééducation à la Cité de la Culture. L'ouverture se tiendra à la prison de Borj Roumi (Bizerte) et la clôture à la prison civile de Belli (Nabeul).
Les JCC dans les régions (lancées en 2012) seront pour la première fois dans les villages et non les villes centralisées. L'ouverture officielle se fera le 17 décembre 2024, à l'occasion de la fête de la Révolution à Sbeïtla avec le film Matula d'Abdallah Yahia. Les autres rendez-vous d'ouverture seront programmés ainsi : Saouaf 18 décembre / Hammet Jerid 23 décembre / El Sommar 25 décembre/Jérissa 27 décembre.
La plateforme professionnelle des JCC Carthage Pro (créée en 1992) soutient cette année, comme l'annonce le conseiller artistique du festival Tarek Ben Chaabane, 11 projets dont 6 tunisiens (sur un total de 180 projets dont 37 tunisiens) en cours de développement (Chabaka) et 9 projets, dont 3 tunisiens en postproduction (Takmil).
Ce programme est enrichi cette année par une nouvelle section «Carthage Extended» dédiée à l'art immersif grâce à la réalité virtuelle, augmentée et mixte. Une XR zone sera implantée, dans ce cadre, à l'entrée principale de la Cité de la Culture.