L'exposition « Et ils gravèrent le sable » d'Andy Rasoloharivony, vice-lauréat de la 8e édition du Prix Paritana 2024, s'est ouverte hier à la Fondation H, à Ambatomena. À travers elle, l'artiste raconte la vie des Mikea.
Depuis hier et jusqu'au 2 janvier, la Fondation H à Ambatomena accueille l'exposition « Et ils gravèrent le sable » d'Andy Rasoloharivony, vice-lauréat de la 8e édition du Prix Paritana. Une première exposition solo pour cet artiste photographe, qui invite à découvrir l'intimité et la résilience de la communauté Mikea du village d'Ankindranoke. Cela fait sept ans qu'Andy Rasoloharivony explore et documente la vie des Mikea, un peuple semi-nomade menacé, vivant dans les forêts sèches du sud-ouest de Madagascar.
« Ce projet a pu voir le jour grâce au Prix Paritana, qui m'a permis de concrétiser cette quête artistique et de présenter, pour la première fois, la réalité de leur quotidien à travers mon regard », confie l'artiste lors du vernissage hier. Il revient également sur les défis rencontrés. « Le déplacement reste l'un des obstacles majeurs pour rejoindre cette communauté isolée le long de la RN7. »
L'exposition s'articule en trois volets. La première partie accueille le visiteur avec six photographies montrant l'environnement unique du village d'Ankindranoke, comme « Bienvenue au Mikea ». Une installation de sable provenant de cette région renforce l'immersion. La deuxième partie dévoile dix clichés témoignant des instants de vie de la communauté des Mikea : des moments de partage autour d'un feu de camp et des portraits empreints d'authenticité. « Ces images révèlent leur isolement et leur fragilité face aux pressions extérieures », souligne l'artiste. Le point d'orgue de l'exposition est une vidéo captivante mettant en lumière la figure féminine, présentée comme un pilier de transmission de vie dans cette société.
Symbolique forte
Accompagnée d'une bande sonore enregistrée lors d'une soirée autour du feu, où une femme entonne un chant évoquant un appel à la forêt, la vidéo offre une symbolique forte à travers les coquillages sacrés qu'elle met en scène. Plus qu'une simple exposition, « Et ils gravèrent le sable » soulève des interrogations profondes sur la relation entre l'homme, son refuge naturel et son patrimoine culturel en danger. À travers cette oeuvre multidisciplinaire mêlant photographie, vidéo et installation, Andy Rasoloharivony donne une voix à une communauté en quête de reconnaissance et de préservation.