Arrêtés en septembre 2023 en territoire burkinabè alors qu'ils venaient de franchir par mégarde la frontière entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso, l'un et l'autre ont été remis aux autorités d'Abidjan le 29 novembre dernier. L'annonce en a été faite ce mercredi 4 décembre par le porte-parole du gouvernement ivoirien, Amadou Coulibaly, à l'issue du Conseil des ministres.
Ils étaient retenus loin de leurs familles et de leur patrie. Après très exactement un an, deux mois et dix jours de captivité au Burkina Faso, deux gendarmes ivoiriens qui avaient été arrêtés en septembre 2023 après avoir pénétré par inadvertance en territoire burkinabè alors qu'ils traquaient des orpailleurs clandestins près de la frontière entre les deux pays ont enfin recouvré la liberté.
Rentrés en Côte d'Ivoire depuis le 29 novembre, ils ont été libérés grâce à une médiation discrète mais efficace conduite par le Togo, ce que n'a pas manqué de saluer le porte-parole du gouvernement ivoirien, Amadou Coulibaly, mercredi 4 décembre, à l'issue du Conseil des ministres : « Le président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, a adressé ses vifs remerciements au président [togolais] Faure Eyadema dont l'implication personnelle a permis le dénouement heureux de cette situation », a déclaré celui-ci.
Un signe d'ouverture susceptible de déboucher sur un apaisement des relations entre les deux pays ?
Depuis leur arrestation, le sort des deux gendarmes ivoiriens en poste à l'escadron de Bouna était resté flou. Alors qu'ils avaient été emmenés à Ouagadougou juste après leur interpellation, aucune accusation formelle à leur encontre n'avait ensuite été rendue publique par les autorités de la transition.
Selon le professeur Arthur Banga, spécialiste des questions de défense, ce dénouement pourrait déboucher sur un apaisement des relations - souvent tendues - entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso. Cette libération est « un signe d'ouverture qui montre qu'il existe quand même une certaine communication entre eux, que des canaux peuvent déboucher sur des résultats positifs, explique-t-il. Cela étant, il faut bien le reconnaître : les relations entre les deux pays sont dans une phase difficile où les suspicions demeurent très fortes. » Ces derniers mois, la junte militaire burkinabè a par exemple accusé à plusieurs reprises son voisin ivoirien de tentatives de déstabilisation.
Selon une source gouvernementale ivoirienne, la libération des deux gendarmes ivoiriens s'est accompagnée d'un échange. Un supplétif des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) et un soldat burkinabè arrêtés en Côte d'Ivoire au mois de mars dernier ont également été rapatriés dans leur pays.