Tant de polémique là-dessus. Le morceau est sorti hier, 5 décembre. Il s'agit de 201 Urban Music, cet hymne qui rassemble plus d'une vingtaine d'artistes en vue de bâtir une forteresse culturelle inébranlable.
Sous l'impulsion de Larss, un chanteur connu de la région, le projet a enfin été réalisé. Oui, on pourrait dire que ce n'est qu'une chanson de 3 minutes, mais ce titre est un hymne qui préconise la cohésion des Diegolais. 201, c'est ce code postal oublié par la plupart des petits frères et soeurs issus de la génération Z légèrement étourdis, tellement penchés sur leurs smartphones. Par ailleurs, les participants dans le projet retracent implicitement leur vécu dans une ville où règnent le sourire et la gaieté.
#Divergence. Toutefois, le concept fait l'objet de débats ainsi que de critiques puisque de nombreux chanteurs n'ont pas été avisés. Le but était de réunir, dans un studio, les jeunes chansonniers. Pourtant, sur l'affiche, on ne voit que le visage des cadets nostalgiques. Larss, le concepteur a dévoilé comment le projet a été conçu : « Nous avons fait appel à tous les artistes pour représenter notre ville. Alors, ceux que nous voyons sur la photo ont répondu présents. Je tiens à préciser qu'il a été très difficile de les réunir puisque beaucoup d'entre eux n'étaient pas sur place. Mais, au nom de Diego, ils ont pu voir un créneau pour poser leurs voix sur l'instrumental »...
Les « influenceurs nordistes » n'ont pas non plus tardé à livrer leurs opinions. Certains trouvent que 201 Urban music rend l'éclat perdu des chanteurs oubliés. « Ils parlent de jeunes artistes, alors que moi, je ne vois que des aînés sur la photo », martèle Saylo Samir avec un air ironique. D'autres ont applaudi l'initiative. 201 Urban music est un péan unificateur qui mérite d'être chanté à l'ouverture d'une cérémonie...
#Diego, c'est ça. En vérité, hormis les chansons de sensibilisation, qui luttent contre le Sida, la Covid-19, ou autre musique publicitaire, l'idée de regrouper des stars demeure timide dans la région septentrionale. Le caprice en est la principale cause. Chacun se croit plus important que son prochain. Ce complexe nuit à la réputation de la région. Par conséquent, l'art se fane, a moins de fans. Cette manière subsiste malheureusement dans la ville du Varatraza. Exceptés Dedesse et le mélomane Grégoire Rakotoson qui ont transmis leur savoir à la jeunesse diégolaise, bon nombre des anciens ont jalousement gardé leurs connaissances afin de rester éternellement sur le toit.
Donc, le but des instigateurs est à la fois de démentir cette façon de voir et relever un défi pour dire que la génération 1990 a finalement tourné la page. Seulement, très enthousiastes, les organisateurs ont peut-être omis inconsciemment quelques détails. D'ailleurs, ils ont pris en compte ces requêtes. Le faute sera rectifiée à la prochaine édition.
Antsiranana, bien qu'elle soit la pointe de la concentration culturelle, est victime de carambolage spéculatif inutile. À ce niveau, cette ville a un train de retard sur les autres régions. Les artistes de toutes les catégories devraient en tirer une leçon. En tout cas, 201 Urban music n'est qu'un prototype. Le meilleur est à venir. L'erreur est humaine, la perfection est divine. Que chacun y mette du sien pour le rayonnement culturel tavaratra.