Ile Maurice: En manque de jus, les fruits d'été se vendent à prix d'or

6 Décembre 2024

Avec l'été bien installé à Maurice, nombreux sont ceux qui rêvent de déguster les fruits emblématiques de la saison, tels que melon d'eau, letchi ou mangue. Cependant, la sécheresse persistante des derniers mois compromet sérieusement les récoltes.

Dans certaines régions de l'île, les fruits d'été se font timides. Sur les routes du Nord et de l'Ouest, des commerçants ont déjà commencé à vendre ces trésors gustatifs, souvent à des prix exorbitants. Pourquoi de tels coûts ? Kreepalloo Sunghoon, secrétaire de la Small Planters Association, nous éclaire : «Nous avons une certaine quantité de mangues, mais le manque de main-d'oeuvre pour la récolte est un problème majeur. De plus, les chauves-souris causent d'énormes pertes en s'attaquant aux fruits directement sur les arbres.»

Pour les letchis, la situation est encore plus pré-occupante. («Les arbres ont produit bien moins que prévu. Je doute que les prix descen- dent en dessous de Rs 150 la livre. La sécheresse est largement responsable de cette pénurie», explique-t-il. Il pointe également du doigt des pratiques culturales inadaptées : «Nous aurions dû respecter les protocoles, comme la taille des branches, une fertilisation adéquate et un arrosage régulier. Malheureusement, plusieurs arbres n'ont même pas fleuri».

Quant aux longanes, les pertes sont encore plus marquées. «De nombreux arbres ont perdu leurs fleurs, et les rares fruits produits sont de très petite taille», ajoute Kreepalloo Sunghoon. La pénurie d'eau aggrave cette situation : «Dans le Nord, l'approvisionnement se limite à deux heures d'eau deux fois par semaine, ce qui est insuffisant.»

Farhad Jugon, cultivateur de légumes et de melons d'eau, dresse un constat similaire. Selon lui, le melon d'eau, déjà vendu entre Rs 50 et Rs 60 le kilo à l'encan, pourrait voir son prix augmenter davantage. «Le manque d'eau au moment de la plantation a fortement impacté la production», déplore-t-il

Ainsi, bien que ces fruits estivaux soient attendus sur les tables des fêtes de fin d'année, leur rareté pourrait faire flamber les prix, au grand dam des consommateurs.

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