A Birao, en Centrafrique, la population locale tente d'améliorer l'accueil et l'intégration des déplacés qui fuient la guerre au Soudan.
Les Soudanais continuent de fuir la guerre pour chercher refuge dans les pays voisins. Cet exode n'est pas sans conséquences, tant sur l'économie des pays d'accueil que sur la sécurité des réfugiés eux-mêmes. Fin octobre, le Fonds monétaire international s'est d'ailleurs alarmé des répercussions de ce conflit sur les nations frontalières.
Abdel Kader, 64 ans, a fui la guerre au Soudan pour se rendre à Birao, en Centrafrique, où il réside dans le camp Corsi. En attendant la fin des hostilités, il espère que ses enfants, restés au Soudan, pourront le rejoindre un jour.
"Si la guerre finit, je vais rentrer, mais au pire des cas, je compte rester ici, car la Centrafrique, c'est aussi un pays, explique-t-il. J'ai des enfants qui sont restés au Soudan, et c'est dur d'entendre ce qui s'y passe. Je me bats par tous les moyens pour qu'ils puissent venir ici".
À Birao, les initiatives locales se multiplient pour renforcer la cohabitation entre les communautés. Jeux collectifs et activités sociales favorisent les liens entre autochtones et réfugiés.
Cohésion sociale
Kamkoussa Abdala, président du groupe des sages de Birao, rappelle que les déplacés "sont venus parce qu'il y a la guerre, et nous devons les accueillir à bras ouverts pour vivre en cohésion sociale. Ils ont inscrit leurs enfants dans nos écoles pour qu'ils étudient avec les nôtres. Nous prions pour que la paix et la sécurité reviennent afin qu'ils restent ici au lieu de chercher refuge ailleurs. Ils sont accueillis comme des Centrafricains".
Tadja Mahamat, membre d'une association de femmes locales, voit dans les préparatifs de la fête de l'indépendance un exemple concret de cette harmonie.
"Nous organisons des réunions et des formations ensemble, assure-t-elle. À l'approche de la fête de l'indépendance, nous nous entraînons ensemble pour le défilé. C'est une occasion unique pour chaque communauté de célébrer ses valeurs traditionnelles. Nous allons danser, et eux aussi. Ce sera une grande fête, et je vous promets que Birao sera riche en couleurs".
Rendre les personnes réfugiées autonomes
Ces efforts sont salués par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Olivier Fafa Atidza, représentant résident, souligne l'importance des initiatives communautaires.
Pour lui, "l'effort d'impliquer les leaders communautaires locaux et les leaders au sein des réfugiés est essentiel. Nous organisons des activités conjointes, comme l'agriculture avec l'appui d'autres partenaires tels que le Programme alimentaire mondial, pour que les réfugiés deviennent autonomes tout en travaillant aux côtés des communautés hôtes".
Malgré ces efforts, les déplacés continuent d'affluer, s'installant également dans d'autres localités du pays où ils bénéficient d'une hospitalité chaleureuse.