Sénégal: Forum médias du Remapsen sur les violences faites aux femmes et aux jeunes filles - Le Djaraf de Bargny et la Reine D'Oussouye partagent leurs recettes

6 Décembre 2024

Les chefs coutumiers et leaders traditionnels ont un rôle incontournable à jouer pour le changement des normes sociales. Hier, jeudi 5 décembre lors du forum des médias sur la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles en Afrique, organisé par le réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l'environnement (Remapsen), son altesse Ahan Kalidji Beatrice, reine d'Oussouye et Moussa Ndione Djaraaf de Bargny ont partagé avec les médias, leurs expériences sur la réduction de ces violences au sein de leurs communautés. La reine mère demande de briser le silence tandis que le djaraf s'appuie sur une éducation communautaire inclusive.

Les violences faites sur les femmes et les jeunes filles connaissent un recul dans les milieux traditionnels. De plus en plus les leaders de la communauté s'impliquent dans cette lutte en mettant en avant les valeurs ancestrales et promeuvent le vivre ensemble dans la paix et la cohésion. Au niveau communautaire, la parole est sacrée et les normes, faites pour être respectées. Une démarche qui permet de réduire les inégalités mais aussi de lutter contre certaines violences dont celles subies par les femmes et les jeunes filles. Pour le Djaraaf de Bargny, une localité située à Dakar, cette tribune offerte par le Remapsen, est d'autant plus importante qu'elle reconnait la place centrale des autorités traditionnelles dans le changement des normes sociales.

« En tant que gardiens de nos traditions, nous avons la responsabilité d'être à l'avant-garde de ces évolutions positives. Notre Rôle traditionnel, en tant que Jaraf de Bargny, je porte la responsabilité ancestrale de préserver l'harmonie sociale dans notre communauté. Cette mission englobe naturellement la protection des femmes et des filles contre toute forme de violence » a fait noter Moussa Ndione. Une mission qui rejoint celle de la reine mère de Oussouye, une royauté située en Casamance au Sud du Sénégal. Dans cette tradition, la reine garde pour mission de maintenir la cohésion sociale dans la communauté, de venir en aide aux familles les plus démunies mais aussi de protéger les filles et les femmes tout en étant sous l'autorité de son roi.

Dans le domaine des pratiques néfastes subies par les femmes, la reine de Oussouye a soutenu : « il faut briser le silence si on veut lutter contre les violences faites aux femmes et aux filles ». La reine a aussi renseigné qu'au niveau de sa communauté, la violence la plus présente concerne celle orale. « Dans le royaume, c'est la violence orale qu'on constate le plus souvent, le fait de parler mal à quelqu'un, ou de l'insulter. Et les conséquences de cette violence peuvent donner la mort, le suicide et c"est la violence qui est plus difficile à régler dans les foyers car aucun des couples ne vous dira les causes des disputes.

J'ai des ambassadeurs et des ambassadrices qui m'aident à faire la sensibilisation et j'ai demandé à tout le monde, de briser le silence » a déclaré la Reine de Oussouye. Et d'ajouter : « la violence physique est formellement interdit chez nous ». Au niveau de Bargny, le Diaraf de la localité est revenu sur les axes d'interventions pour réduire les gaps. Selon lui, il faut s'appuyer sur une éducation communautaire inclusive, et la lutte active. « L'expérience nous a montré que qu'il faut influencer les comportements et catalyser les changements ».

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