Au Sénégal, le maire de Dakar, Barthelemy Dias, ne siègera pas à l'Assemblée nationale même s'il a été élu député lors des législatives du 17 novembre dernier. Le député de la coalition d'opposition Samm Sa Kaddu a été radié de son mandat de député du fait d'une condamnation à 2 ans de prison, dont 6 mois ferme, en décembre 2023.
L'article 61 de la Constitution sénégalaise précise clairement qu'un député qui fait l'objet d'une condamnation pénale définitive est radié de la liste des parlementaires sur demande du ministère de la justice. C'est exactement ce qu'il s'est passé pour le maire de Dakar car le garde des sceaux, Ousmane Diagne, a saisi le bureau de l'Assemblée nationale qui a procédé à la radiation de Barthelemy Dias.
Le motif ? Sa condamnation à 2 ans de prison, dont 6 mois ferme, confirmée par la Cour suprême en décembre 2023. Barthelemy Dias avait alors été reconnu coupable de la mort d'un homme, Ndiaga Diouf, tué par balle en 2011 devant la mairie de Mermoz-Sacré Coeur qu'il dirigeait à l'époque.
Du point de vue juridique, il s'agit d'une procédure administrative classique, affirment les différents acteurs politiques. Mais c'est la temporalité qui interroge. Pourquoi avoir laissé Barthélémy Dias se présenter aux législatives alors qu'il avait déjà été condamné et qu'il aurait pu être, d'emblée, déclaré inéligible ?
Plusieurs députés de l'opposition dénoncent le gâchis des frais de campagne engagés et pose une question, Barthelemy Dias a-t-il été autorisé à participer aux législatives pour éviter que ne se pose la question de l'inéligibilité d'Ousmane Sonko, évincé de la course à la présidentielle en 2024 du fait d'une condamnation par contumace dans une affaire de moeurs ?