Lors d'une cérémonie organisée à la mairie de Johannesburg, le gouvernement sud-africain a restitué les corps de plusieurs militants anti-apartheid décédés en exil à leurs familles, ce vendredi 6 décembre. Ces dépouilles font partie des restes de 42 personnes rapatriés dans le pays au mois de septembre dernier depuis la Zambie et le Zimbabwe.
Bien que des milliers d'activistes anti-apartheid soient morts en exil, seuls les corps de quelques dizaines d'entre eux ont jusqu'à présent été rapatriés en Afrique du Sud. Un retour au compte goutte, au cas par cas, organisé à la demande des familles. Il s'agit principalement de militants de l'ANC - le parti aujourd'hui au pouvoir à Pretoria -, et du Congrès panafricain qui avaient été contraints de fuir après l'interdiction de ces deux mouvements de libération par le régime d'apartheid, en 1960. La plupart d'entre eux avaient alors trouvé refuge dans les pays voisins comme le Zimbabwe, la Zambie, l'Angola ou le Mozambique d'où ils avaient continué la lutte.
Rendre hommage à des familles qui n'ont jamais pu se recueillir sur la tombe de leur proche
Alors que l'Afrique du Sud fête ses 30 ans de démocratie, le gouvernement a lancé un important programme de rapatriement de ces combattants morts en exil. En septembre dernier par exemple, plus d'une quarantaine de dépouilles ont été ramenées dans le pays depuis le Zimbabwe et la Zambie parmi lesquelles certaines ont été rendues à leurs proches après examen, ce vendredi 6 décembre. Le programme devrait maintenant concerner aussi les corps des militants enterrés en Angola où nombre d'entre eux sont morts au combat. En agissant de la sorte, le gouvernement sud-africain entend rendre hommage à des familles qui, bien souvent, n'ont jamais pu se recueillir sur la tombe de leur proche.
C'est dans ce contexte que ce vendredi également, Janusz Walus, l'assassin du militant anti-apartheid Chris Hani, a été expulsé vers la Pologne. Condamné à 30 ans de prison pour le meurtre de ce haut responsable de la branche armée de l'ANC en 1993, déchu de sa nationalité sud-africaine, cet immigré polonais lié à l'extrême droite blanche a été expulsé après avoir bénéficié d'une remise en liberté anticipée.