En Afrique du Sud, à l'occasion des onze ans de la mort de Nelson Mandela, le 5 décembre 2013, sa fondation a décidé d'agir pour faciliter un meilleur accès aux terres, comme le « père de la nation » s'y était engagé à la fin de l'apartheid. Et pour cela, elle a décidé de porter l'affaire devant les tribunaux, afin de forcer l'État sud-africain à établir une feuille de route et redresser les inégalités.
Une procédure judiciaire a bien été lancée, jeudi, devant la cour du Cap-Occidental, afin de faire respecter l'article 25 de la Constitution. Dans ce texte, il est inscrit que « l'État doit prendre des mesures raisonnables, de nature législatives ou autre, dans le cadre des ressources disponibles, afin de créer des conditions propices pour que chaque citoyen obtienne un accès aux terres sur des bases équitables. »
Échec de l'État
La fondation Nelson-Mandela espère ainsi prouver que l'État a échoué à faire appliquer cet article, et le forcer à agir, pour accélérer une certaine forme de redistribution. La question des terres reste un point sensible dans le pays, puisque malgré les promesses de 1994, près des trois quarts d'entre elles sont toujours aux mains de la communauté blanche, qui représente moins de 10% de la population. Ces inégalités sont « une tâche inachevée en lien avec l'héritage » de Nelson Mandela, selon sa fondation.
L'ANC a pourtant avancé, en restituant ou redistribuant plus de dix millions d'hectares, mais beaucoup estiment que le processus est trop lent, et avec des ratés.