Cinq cents drapeaux rouges sont mis en place sur la colline de Manjakamiadana, hier et ce jour. Le BNGRC tient à rappeler aux habitants les dangers qui planent sur cette zone.
Une famille à Antsaha- tsiroa garde l'œil ouvert en permanence. Elle craint l'effondrement de deux murs de soutènement, sur sa maison, à toute heure. L'un se trouve derrière la maison, et l'autre sur le côté. « Ces deux murs de soutènement ont été mal construits. La pente de cette batterie derrière notre maison, qui mesure près de 7 mètres, s'incline de l'intérieur vers l'extérieur, de la fondation vers le haut, alors que normalement, l'inclinaison doit être de l'extérieur vers l'intérieur, pour éviter le risque d'effondrement.
C'est très dangereux. La fissuration du béton sur l'autre mur de soutènement est, également, un signe de défaillance du mur de soutien », signale le chef de famille. D'autres familles sur le versant Ouest de cette colline redoutent un éboulement de rochers. Celles sur le versant Est appréhendent des glissements de terrain.
« Cette colline est inhabitable, selon le résultat des études menées, il y a 4 ou 5 ans passés», selon l'énième avertissement du directeur général du BNGRC, aux habitants de la colline sacrée de Manjakamiadana, hier, lors de la mise en place de cinq cents drapeaux rouges dans les zones à risque sur cette colline.
Exposés
« La géologie sur cette zone se détériore, chaque année, à cause de l'importante quantité de pluie. Si on ne fait pas d'efforts pour diminuer le risque (...), le taux de danger continue d'augmenter », rajoute le directeur de la Gestion des risques et des catastrophes au sein de la Commune urbaine d'Antananarivo (CUA), Marius Rasedison. Les risques sont multiples, à savoir des glissements de terrain, des éboulements de rochers, des effondrements de murs de soutènement ou de maisons.
Près de quatre cents ménages et près de deux mille personnes vivant dans sept fokontany sur les versants Est, Ouest, Nord et Sud de cette colline sont exposés à ce risque, à savoir Manjakamiadana, Ambavahadimitafo, Ambanin'Ampamarinana, Tsarafaritra, Ambohipotsy et Faravohitra, selon le BNGRC. « Toutes les personnes qui vivent autour de ces drapeaux doivent prendre des mesures immédiates. Si vous constatez des dangers près de vous, veuillez alerter les autorités pour voir les nouvelles mesures qu'on devrait appliquer », enchaîne le général Elack Olivier Andriakaja.
La famille qui a témoigné concernant les dangers des deux murs de soutènement près de leur maison raconte avoir déjà signalé ces risques aux autorités compétentes, depuis 5 ans. Mais aucune mesure n'aurait été prise depuis. « On nous demande de quitter notre maison. Mais on vit ici depuis 50 ans ! Pourquoi les autorités ne prennent-elles pas des mesures sur cette construction qui présente des dangers pour les autres ? », s'interroge le père de famille à Antsahatsiroa. Bien que consciente de ces dangers, personne ne veut abandonner sa maison. Il semble pourtant qu'il n'y ait d'autre solution que de partir.