Suspendu depuis 2019 en raison de préoccupations fiscales, sociales et environnementales, le projet Base Toliara redémarre suite à la levée de la suspension.
Reprise du projet. Après la levée de la suspension des activités du projet Base Toliara par le Conseil des ministres le 27 novembre 2024, les travaux reprennent leur cours. Des négociations approfondies ont été menées avec le gouvernement malgache, accompagnées de discussions avec les habitants de la région. Les problèmes à l'origine de cette suspension concernaient principalement les taxes, ainsi que les impacts sociaux et environnementaux. « Si le projet reprend aujourd'hui, cela signifie que ces points ont été validés », a affirmé Jean Bruno Ramahefarivo, directeur général des affaires externes de Base Toliara, lors de la conférence de presse tenue hier au siège de Base Toliara, dans le bâtiment MCB à Ivandry.
Dans le cadre de ce projet, environ quatre mille emplois directs et indirects seront créés, dont deux mille postes dédiés aux activités minières et mille à mille cinq cents autres pour les sous-traitants et emplois induits. Cependant, malgré le potentiel minier élevé de Madagascar, le pays manque d'ingénieurs et de techniciens spécialisés. « Nous allons maximiser l'emploi local, en privilégiant d'abord les habitants de Toliara, puis les Malgaches, et enfin les étrangers », a précisé le directeur. Selon lui, les inquiétudes des populations locales étaient à l'origine de l'arrêt du projet en 2019. « Mais je tiens à souligner que sur les plans médical et environnemental, les habitants de Toliara n'ont aucune raison d'être réticents », a-t-il ajouté.
Suite des travaux
Pour rappel, le projet Base Toliara a été initié en 1997. L'entreprise a obtenu son permis d'exploration en 1999, ses permis d'exploitation en 2012, et son permis environnemental et social en 2015, accompagné d'un cahier des charges strict. Désormais aligné avec les dispositions du nouveau Code minier promulgué en 2023, le projet représente un investissement total de 770 millions de dollars US (plus de 3 500 milliards d'ariary), ce qui en fait le plus grand projet minier à Madagascar depuis plus d'une décennie. Depuis l'arrêt du projet en novembre 2019, les pertes ont été d'environ 1 à 3 millions de dollars par an sans mentionner les pertes matérielles.
À partir de maintenant, les travaux reprendront progressivement : formation des futurs employés, avec un programme spécifique pour cinq cents cadres, poursuite des travaux sociaux, comme la construction de centres de santé et d'établissements scolaires, organisation de discussions avec les habitants de Toliara II, dont Ankilimanilike et Tsianisia, au cours des quatorze prochains mois. « Tout sera fait conformément aux engagements pris et dans le respect de la loi », a déclaré le président durant cette conférence.