Le Projet Base Toliara va reprendre après moult péripéties. C'est plus qu'une certitude cinq ans après avoir été suspendu. Un long chemin a été parcouru depuis le début du projet sous un autre nom. Cette reprise provoque d'ailleurs de vifs débats entre ceux qui prétendent être défenseurs de l'environnement et ceux qui réclament un développement de la région et des emplois pour la population en général et les jeunes en particulier.
Toliara a toujours été qualifiée de cimetière de projets. Une réalité qui est en passe de s'estomper avec la concrétisation de ce projet. La région Atsimo Andrefana souffre d'un manque cruel d'entreprises et d'industries depuis la disparition des unités industrielles de la première République et les nouvelles constructions mort-nées de la seconde. Toliara figure ainsi parmi les régions où le taux de chômage atteint un niveau astronomique. Les conséquences du chômage élevé sont dévastatrices, notamment pour les jeunes, en raison de l'addiction aux stupéfiants.
Presque toutes les régions souffrent d'ailleurs du chômage faute d'entreprises et d'industries. La plupart des entreprises franches restent concentrées dans la capitale, de même que les grandes unités de transformation. Le projet ODOF, les zones de pépinières industrielles, comblent un tant soit peu cette lacune, mais il reste beaucoup à faire.
Il faut plusieurs grandes unités industrielles de la taille d'Ambatovy pour résorber le chômage et augmenter le PIB du pays. On ne peut pas lutter contre la pauvreté si la population est réduite à l'assistanat et à la mendicité, surtout en période électorale. Selon les chiffres d'un magazine économique, 80,3 % de la population touche moins de 2,15 dollars par jour. C'est à peu près le même chiffre que celui de la Banque mondiale. C'est juste suffisant pour vivoter au quotidien.
Impossible pour cette armée de va-nu-pieds de penser à épargner et, un jour, d'investir. L'économie ne pourra jamais décoller si la population ne peut pas consommer, du moins si le pays ne produit pas ce que ses habitants consomment. Pour le moment, on importe tout et n'importe quoi, des pommes aux papiers hygiéniques, étant donné qu'on est incapable de produire ne serait-ce que des allumettes ou des cure-dents. Un comble pour un pays jadis appelé l'île verte.
Voilà le cycle économique, traduit en termes simples mais qu'on aime à compliquer avec des taux de croissance, des taux d'inflation, la balance commerciale, le déficit budgétaire... Des termes barbares qui ne signifient rien pour le commun des mortels, étant donné que leurs conditions de vie empirent quels que soient les chiffres. Ils en ignorent le mode d'emploi.