Dans la nuit de jeudi, une émeute a éclaté à la prison de Montagne Posée, sur l'île de Mahé aux Seychelles, entraînant la mort d'un détenu et la prise en otage de quatre agents pénitentiaires, tous libérés par la suite.
Déroulement des faits
L'émeute, qui a commencé dans l'après-midi de jeudi, a été déclenchée par le placement en cellule d'isolement de Stéphan Mondon, un prisonnier influent lié au trafic de drogue à l'intérieur de la prison. Mondon purge une peine de 8 ans pour avoir importé près de 34 kg de résine de cannabis en 2017.
La commissaire de la prison, Janet Georges, a expliqué que les prisonniers exigeaient la libération de Mondon de l'isolement. Refusant de céder à leurs demandes, les autorités ont sollicité l'intervention de la police.
« Nous ne pouvons pas permettre aux prisonniers de dicter les règles. Ce sont les autorités qui contrôlent la prison, pas eux, » a affirmé Mme Georges.
Violences et vidéos sur les réseaux sociaux
Au cours de la nuit, des vidéos filmées par les détenus à l'aide d'appareils interdits ont circulé sur les réseaux sociaux. Elles montrent des prisonniers lançant des pierres, brandissant des barres de fer et incendiant des matelas. Une barricade improvisée a été dressée pour empêcher les forces de l'ordre d'accéder à la zone concernée.
Des dégâts importants ont été constatés, notamment des équipements détruits, des matelas brûlés et des inondations causées par des barils d'eau renversés sur les agents.
Bilan humain
Le commissaire adjoint de la police, Francis Songoire, a confirmé le décès d'un détenu lors de l'émeute. Une enquête est en cours pour déterminer les circonstances exactes de sa mort.
« Tous les agents ont utilisé des armes non létales, et il est encore trop tôt pour tirer des conclusions sur les causes du décès, » a-t-il précisé.
Les quatre surveillants pris en otage, dont un inspecteur en chef, ont été libérés sans blessures physiques majeures, bien que l'un d'eux ait été hospitalisé pour hypertension après l'incident.
Réaction des autorités
Le ministre de l'Intérieur, Errol Fonseka, a fermement condamné l'émeute, qualifiant cet acte de menace grave pour la sécurité et la réhabilitation des détenus.
« Une enquête approfondie sera menée pour identifier les responsables et garantir que justice soit rendue, » a-t-il déclaré.
Mme Georges a ajouté que des mesures seraient prises pour éviter que Mondon ne retourne dans le quartier des hommes, compte tenu de son influence et de la gravité de la situation.
Conséquences et réparations
Les dégâts causés par l'émeute nécessitent des réparations importantes. Certains prisonniers ont été relogés temporairement dans d'autres zones de la prison. Les autorités assurent qu'aucune évasion n'a eu lieu, bien que plusieurs détenus aient été transportés à l'hôpital pour des soins.
Cette émeute met en lumière les défis de la gestion pénitentiaire aux Seychelles, notamment en matière de contrôle des détenus influents et de lutte contre la criminalité au sein des établissements carcéraux.