Sédhiou — Le projet SANSAS (santé reproductive des adolescentes et jeunes du Sénégal) a organisé vendredi à Sédhiou (sud) un forum régional pour capitaliser les acquis et renforcer localement la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles en vue d'impulser une transformation sociale, a constaté l'APS.
Cette rencontre présidée par le gouverneur de la région, Diadia Dia, a enregistré la participation d'élus locaux, de personnels sanitaires, ainsi que des responsables de projets et programmes.
»Ce forum est venu à un moment opportun où on doit marquer un temps d'arrêt sur les questions des violences basées sur le genre et montrer qu'il est toujours possible, avec la synergie des interventions, de réduire considérablement ces pratiques », a affirmé Abdoulaye Ka, coordonnateur du projet SANSAS, lors de la cérémonie de clôture du forum.
"Un travail remarquable résultant sur l'enregistrement de plus 150 cas de violences basées sur le genre (VBG) à Sédhiou, avec un faible taux de dénonciation de la communauté, a été effectué par le projet SANSAS », s'est réjoui M. Ka.
Abdoulaye Ka a rappelé qu' une formation de renforcement des capacités des prestataires, des acteurs communautaires, et des personnels sanitaires sur la prise en charge des victimes a été organisée dans le cadre de ce projet.
. »Le projet SANSAS a également tenu, à fédérer tous les acteurs locaux intervenant dans les questions liées aux violences faites aux femmes et aux filles. Le but était de partager les acquis et se projeter en perspectives dans la lutte contre les VBG », a-t-il ajouté.
Mame Thierno Aïdara, chef d'antenne de l'ONG La Lumière à Sédhiou, a appelé à une synergie des actions et efforts des projets et programmes intervenant dans la lutte contre les VBG pour réduire les violences faites aux femmes et aux filles.
"Malgré les résultats satisfaisants notés, le taux de dénonciation reste un défi. Beaucoup de cas de VBG se règlent à l'amiable", a-t-il déploré.
"C'est à ce niveau que les acteurs sont interpellés pour porter le plaidoyer en faveur du signalement et de la dénonciation afin de protéger et de prévenir les cas de VBG", a plaidé Mame Thierno Aïdara. Il a également insisté sur la nécessité de créer un cadre régional d'échange, de partage et de planification des différentes actions menées sur le terrain.
Le gouverneur, Diadia Dia, a magnifié les résultats satisfaisants issus des interventions, exhortant les acteurs à travailler encore pour amener la communauté à dénoncer ces pratiques néfastes pour la santé des femmes et des filles.
»Les priorités, a-t-il indiqué, incluent la vulgarisation des dispositifs de protection mis en place et la prise en charge des survivantes de VBG auprès des chefs de ménage. »
Il a estimé qu'il est important de renforcer la sensibilisation auprès des cibles pour que chacun évolue dans un cadre harmonieux et évite la progression des violences faites aux femmes et aux filles.
M. Dia a insisté également sur l'importance de construire des maisons d'accueil dans chaque chef-lieu de département pour faciliter la prise en charge des victimes de violences basées sur le genre.