Tunisie: Réunion FTF-Clubs - Divergences sur le mode de scrutin

7 Décembre 2024

C'est le seul amendement qui divise et qui devra être tranché.

Programmée au départ pour 2 jours (hier et aujourd'hui) , la réunion du Comité de normalisation de la Fédération tunisienne de football avec les représentants des clubs membres, pour débattre des principaux amendements des Statuts de la FTF qui seront inscrits à l'ordre du jour de l'assemblée générale extraordinaire du 21 décembre et soumis au vote, a été limitée finalement à une seule journée. Elle aura lieu donc aujourd'hui en présence de représentants du ministère de la Jeunesse et des Sports et de la Fifa. Pour l'instant, ceux qui sont présumés candidats ou ceux qui ont affiché clairement leur candidature pour les élections du 25 janvier restent aux aguets.

«Trop tôt pour se prononcer", avoue Maher Ben Aissa qui a été parmi les candidats les plus en vue des élections avortées du 9 mars et du 11 mai. "Se présenter à des élections pour être président ou membre de l'organe suprême de notre football n'est pas un jeu. C'est un choix qui doit être étudié avec minutie, sous tous les angles car la responsabilité est lourde. De vastes chantiers et un travail colossal attendent le prochain bureau fédéral dès le premier jour de sa prise de fonctions. Rien ne sert de courir maintenant, il faut partir à point», a-t-il ajouté.

L'homme sait qu'il a sa place dans n'importe quelle liste candidate mais, en grand connaisseur de la dure réalité du football tunisien, il préfère temporiser et prendre certaines précautions. «On ne met pas la charrue avant les boeufs, explique-t-il. Les choses ne seront claires que lors de l'assemblée générale ordinaire du 21 décembre où on aura le coeur net sur les états financiers de la fédération.

Les rumeurs font état d'un déficit financier qui peut le franchir les 10 milliards et tout le monde le sait, et le Comité de normalisation lui-même l'a avoué et ne l'a pas caché, la situation est alarmante, pour ne pas dire critique. Dans tout projet d'une liste candidate, le premier chapitre doit être consacré aux solutions concrètes pour éponger ce déficit et renflouer la caisse. C'est le premier chantier à attaquer pour pouvoir passer aux autres afin de réussir son mandat. Une fois que les vrais chiffres du bilan financier seront dévoilés, on pourra alors se décider alors si on est l'homme de la situation».

Scrutin de liste ou scrutin sur les personnes ?

Les amendements qui seront proposés aujourd'hui aux représentants des clubs membres ne sont pas nombreux car, après le fameux «cirque» des deux élections du 9 mars et du 11 mai derniers, tout le monde sait où le bât blesse et pourquoi ces deux rendez-vous ont échoué. L'obligation de soutien d'au moins 15 membres, sans pouvoir soutenir deux listes candidates différentes, a fait monter les enchères. «C'est le premier obstacle dont on doit se débarrasser pour mettre les candidats sur un pied d'égalité. On n'a plus à chercher des soutiens à n'importe quel prix et des alliances contre nature au détriment du projet que l'on porte, explique Maher Ben Aissa. Ainsi le terrain n'est plus miné et est déblayé devant tous les candidats et la voie sera ouverte à un débat pluriel sur les projets.

Et que le meilleur gagne». Le critère utopique des quatre ans successifs de fonctions et de responsabilités obligatoires pour toutes candidatures sera aussi allégé avec le maintien d'un seuil réaliste de deux ans même non consécutifs. «C'est compréhensible cette volonté de simplifier et d'assouplir les critères d'éligibilité. Elle est même souhaitable pour donner une chance à quelques compétences qui ne remplissent pas certaines conditions, même si on craint un éventuel flux de candidatures sans précédent qui pourrait agiter, voire envenimer le climat de ces élections. Mais on n'a pas d'autre choix que d'aller dans cette voie», tient à préciser Maher Ben Aissa pour qui le point le plus important de cette réunion sera de trancher sur le mode de scrutin.

Le ministère de la Jeunesse et des Sports est pour le changement du mode de scrutin de liste actuel et le retour au scrutin sur les personnes qu'il juge plus apte et plus habilité à faire émerger un nouveau bureau fédéral poids-lourd, à la hauteur des attentes et des grands défis du moment. Les clubs amateurs sont aussi pour ce changement, eux qui ont testé les deux formules et qui estiment que le choix axé sur les personnes permet de choisir les meilleurs candidats. La Fifa semble privilégier le scrutin de liste et exerce une forte pression pour le maintenir. «Quand on part du fait que le travail dans un bureau fédéral, c'est un travail d'équipe, on ne peut qu'être du côté du mode de scrutin de liste", soutient Maher Ben Aissa. «Pour plus d'homogénéité et de facilité dans l'application du projet. Le bon sens et la sagesse doivent donc l'emporter», conclut-t-il. Réponse sur ce point phare aujourd'hui.

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