Jeune artiste visuel Sénégalais, Djibril Dramé plaide pour une meilleure politique artistique au Sénégal. A cet égard, face à l'insuffisance notée d'infrastructures et d'espaces pour les artisans, il appelle l'Etat à prendre les bâtiments publics inoccupés pour les transformer en résidences d'artisans. M. Dramé a fait ce plaidoyer hier, vendredi 6 décembre 2024, lors d'une rencontre dénommée «For all "laax lovers"», marquant le finissage de son exposition «Migration & Identité», tenue à Lula.
Malgré les atouts, en termes de productions littéraires, intellectuels, d'arts visuels, de cinémas, le Sénégal, selon Djibril Dramé, traine toujours derrière par rapport aux infrastructures, par rapport aux institutions, par rapport, à la politique des arts en général. Le jeune artiste visuel Sénégalais dit ne pas comprendre qu'il y ait plein de bâtiments qui sont inoccupés et que des artistes demeurent toujours dans des difficultés pour trouver des espaces.
Il prend, à ce titre, l'exemple de la Médina où, dit-il, il y a plein d'artisans qui utilisent les rues, de façon anarchique, pour travailler, s'exprimer. Devant cet état de fait, il interpelle les plus hautes autorités du pays. «Moi, je dirai au président Bassirou Diomaye Faye et au Premier ministre Ousmane Sonko de prendre la majorité de ces espaces-là et de les changer en résidences artistiques ou résidences même d'artisans», a plaidé M. Dramé.
Djibril Dramé s'est voulu optimiste et convaincu que la souveraineté du Sénégal aussi peut passer par l'art ; mais à condition que l'Etat porte une bonne politique artistique, notamment à travers le renforcement des capacités des artistes et la création des institutions fortes qui sont rattachées à l'Etat et qui ont des budgets annuels.
L'artiste visuel a, par ailleurs, donné son appréciation sur la Biennale de l'Art Africain Contemporain, Dak'Art 2024. «J'ai beaucoup aimé. Ce n'est pas tout ce qu'on voyait très souvent, c'est-à-dire les mêmes artistes qui reviennent. Il y avait de nouvelles têtes. Ce que j'ai aimé le plus, pour une première fois, dans le commissariat, il y avait des espaces qui pouvaient permettent de respirer», a-t-il fait remarquer.
Djibril Dramé, jeune photographe sénégalais, est l'un des artistes sélectionné pour le «Off», l'exposition, Forgotten Icons, «Icônes oubliées», cureté par la commissaire Fatima Bocoum, qui a eu lieu en plein air, sur la corniche de la capitale. Quatre photos grand format de 2 mètres sur 3, représentent les chanteuses Nina Simone, sa fille Lisa et Oum Khaltoum, ainsi que l'écrivaine Ama Ata Aïdoo. Il a également représenté le Sénégal, lors des festivals internationaux depuis 2008, dans les arts visuels et de cinémas.