Human Rights Watch (HRW) s'inquiète, dans un nouveau rapport, de la situation des droits humains sous la junte du CNRD, en Guinée. Si l'ONG salue l'organisation du procès du massacre du 28 septembre 2009, un progrès important pour la justice dans le pays, elle dénonce les disparitions forcées des deux acteurs de la société civile, Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah, ainsi que la répression des médias et des journalistes. HRW apporte, surtout, des précisions sur les circonstances de la mort de manifestants en 2024.
Amadou Korka Diallo, 18 ans, a été tué alors qu'il manifestait contre les pénuries de carburant. Nous sommes alors le 9 janvier, dans le quartier d'Hamdallaye, à Conakry. La manifestation est presque terminée lorsque, selon les vidéos récoltées par Human Rights Watch, un fourgon de gendarmerie s'arrête près de lui, une grenade lacrymogène est lancée puis, Amadou est touché mortellement à l'abdomen, par un tir.
Un mois plus tard, les syndicats appellent à la grève générale pour protester contre la détention du secrétaire d'un des syndicats de la presse. De jeunes manifestants lancent des pierres sur un fourgon de gendarmerie, dans le quartier d'Hamdallaye toujours. Puis, un autre fourgon arrive et, selon des témoins, ses occupants ouvrent le feu. Ibrahima Touré, 18 ans, trouve la mort.
Ces deux cas font partie des neuf morts de manifestants documentées par Human Rights Watch sur l'année 2024. Les organisations guinéennes de défense des droits de l'homme indiquent que jusqu'à 59 personnes auraient été tuées, lors de manifestations, depuis que Mamadi Doumbouya a pris le pouvoir, il y a trois ans. Human Rights Watch déplore que les autorités n'aient pas enquêté sur ces décès ni poursuivi les responsables présumés.