La situation humanitaire reste critique pour des milliers de personnes déplacées sur l'axe Pinga-Mutongo-Kibua, en territoire de Walikale, dans la province du Nord-Kivu. C'est le constat dressé par Emile Muhombo Balume, responsable de l'Association de réhabilitation pour le développement des activités environnementales et communautaires (ARDACO), à son retour d'une mission dans cette zone.
Selon Emile Muhombo, les populations locales, contraintes à un déplacement constant en raison des affrontements entre les rebelles du M23 et les groupes armés locaux, manquent de tout. Depuis octobre dernier, ces combats ont aggravé les conditions de vie des habitants.
« La population se heurte à des difficultés énormes. Les aires de santé, les centres de santé ne sont pas appuyés, sont en rupture de stock. Les déplacés ont fui, ils ont été pillés et ils n'ont pas accès aux champs. Certains vivent dans des huttes en paille qui suintent en cette période de pluies abondantes. Ils n'ont pas de casseroles, ils n'ont pas de couvertures. Il y a des enfants qui commencent à manifester des signes de malnutrition dans cette zone-là puisqu'ils mangent difficilement », a-t-il déclaré.
Les déplacés sont actuellement concentrés dans plusieurs localités, notamment à l'hôpital général de Pinga, ainsi qu'à Kaseke, Mutongo, Kibua et d'autres zones environnantes. Ces localités se situent dans les groupements de Bashali Mokoto (territoire de Masisi) et Ihana (territoire de Walikale).
Le responsable d'ARDACO estime que plus de 50 000 personnes déplacées sont enregistrées dans cette région enclavée et difficile d'accès. Ces populations, déjà vulnérables, font face à une insécurité persistante marquée par des violations des droits de l'homme et la présence de barrières illégales érigées par des groupes armés.