«Constat accablant.» C'est ainsi que Shakeel Mohamed a qualifié sa visite à Arsenal. Le ministre des Terres et du Logement a visité jeudi deux sites de construction de maisons de la National Social Living Development (NSLD), à Arsenal et Pointe-aux-Piments, où il a relevé plusieurs manquements dans ces projets.
Selon lui, les maisons modèles présentées par l'ancien gouvernement ne reflètent pas la réalité. Le premier problème qu'il a noté sur ce site concerne l'approbation du Building and Land Use Permit (BLUP) en août 2023. Les plans initiaux prévoyaient des colonnes pour assurer la solidité des maisons. Cependant, en novembre 2024, soit plus d'un an après, un autre BLUP a été approuvé par le conseil de district. Dans ces nouveaux plans, les colonnes ont été remplacées par des blocs croisés, qui utilisent moins de barres de fer qu'une colonne traditionnelle. «Pendant un an, la firme a donc construit des maisons sans permis. Ils ont bâti des structures sans colonnes, en violation de la loi, pendant une année. L'application pour le permis a été faite un an après», résume Shakeel Mohamed. Il est désormais nécessaire d'évaluer la solidité et la viabilité des maisons. «Nou pa anvi bann benefisier gagn bann lakaz ki pou krake ou koule», dit-il.
Le site de Pointe-aux-Piments a aussi été passé en revue.
À Pointe-aux-Piments, d'autres problèmes ont été identifiés. La livraison des maisons accuse un retard en raison de travaux de drainage extérieurs au site qui ne sont toujours pas terminés. Un autre problème concerne la proximité entre les maisons, ce qui risque de limiter le confort et d'affecter la vie privée des futurs habitants. En ce qui concerne les infrastructures de loisirs, Shakeel Mohamed juge que le running track ne répond pas aux attentes. «Ce n'est pas une erreur du contracteur, mais un problème lié au concept même de la NSLD», précise le ministre.
Les autres problèmes identifiés sont similaires aux deux sites. A Arsenal, le jardin d'enfant est trop petit pour les quelque 300 bénéficiaires, a estimé le ministre. A Pointe-aux-Piments, l'espace réservé au jardin d'enfants se trouve à proximité d'un bassin de rétention d'eau, ce qui pose un risque pour la sécurité. «Il faut voir quelles mesures pourront être prises», indique-t-il. Il a également souligné que cet espace reste insuffisant pour offrir des loisirs adaptés aux enfants. Pour l'accès à l'eau, Shakeel Mohamed a précisé qu'aucune provision n'a été faite pour équiper les maisons de chauffe-eau solaires. «Il faudra que chaque habitant fasse une demande et s'occupe de l'installation», explique-t-il. C'est pourquoi il collabore avec le ministère des Services publics pour que ces équipements soient installés avant la livraison, d'autant plus qu'ils bénéficient déjà des subsides gouvernementaux.
A Arsenal, le ministre a jugé le jardin d'enfant trop petit pour les quelque 300 bénéficiaires.
Abordant la question du syndic lorsqu'il était à Pointe-aux-Piments, il fait ressortir que plusieurs résidences où les maisons ont été livrées, la collecte des ordures reste problématique. Une situation qui provoque notamment une prolifération de rats. Concernant les commerces, Shakeel Mohamed suggère d'adopter une vision plus large en introduisant le concept de «mini market», ce qui permettrait de garantir des prix plus accessibles pour les habitants, car à Arsenal, le site fait 800 mètres de long et pour lui, il est inconcevable que les gens devront marcher presque un kilomètre pour leurs achats basiques.