Les 10, 11 et 12 décembre 2024, sous le thème, «Le féminisme comme acte de résistance aux systèmes coloniaux», «Aswat Nissa» lance la 2e édition de son festival «Echos féministes» qui rassemble débats, masterclass, cinéma, théâtre et musique engagée, autour de la lutte féministe en Tunisie et de sa résistance contre les systèmes coloniaux. Un espace distingué qui continue à évoluer en scandant des slogans pour la justice et contre le colonialisme et le néolibéralisme.
C'est un événement culturel et citoyen qui combine art et droits humains, compte une masterclass pour échanger autour du féminisme et de l'art comme moyen de résistance contre le patriarcat et décortique son rôle dans le soutien des mouvements féministes. Des représentations théâtrales et cinématographiques sont également au programme et mettent en lumière les combats historiques menés par les femmes dans les luttes de libération et les combats continus pour la liberté.
D'après le communiqué de presse et pendant trois jours successifs, les événements du festival rassembleront au "Rio" des créatrices et créateurs, activistes, militantes, dans un dialogue édifiant artistique qui brise les slogans superficiels et les stéréotypes répétitifs, offrant des perspectives autres sur les défis rencontrés par les femmes, et ce, dans différents contextes.
«La manifestation engagée vise à fournir des outils efficaces pour déconstruire les stéréotypes enracinés dans la société, tout en offrant une plateforme aux artistes engagés pour créer un changement positif et durable», lit-on.
Au programme
Le programme s'ouvre avec un «Red Carpet féministe», suivi d'un concert musical du groupe "Jathb", un projet créé en duo par Mariem Hamrouni et Mohamed Barsaoui. Les deux artistes nous content l'histoire d'une Tunisie accueillante, riche et nous transmettent à travers leurs textes un héritage et une histoire de la culture tunisienne et de ses valeurs.
Une projection de deux courts-métrages documentaires. Le premier est intitulé «Haya watihonna" produit par Aswat Nissa. Il retrace le parcours poignant d'un groupe de femmes agricoles tunisiennes. Le 2e «Al Moghtasiba», de Wafa Kharfia, est un voyage court, mais inspirant qui plonge les spectateurs dans l'univers de Monjia, une agricultrice sans terre, considérée comme «intruse».
À travers son histoire, Monjia nous révèle les défis qu'elle a dû surmonter pour transformer une terre salée et stérile en une oasis agricole vivante, en contournant toutes les difficultés qu'elle a rencontrées pour réaliser son rêve.
En plus des projections courtes, une masterclass intitulée «La résistance féministe contre les institutions néolibérales» est organisée. Les deux derniers jours verront la présentation de «Portail 52», mise en scène par Dalila Meftahi, une 2e masterclass sur «La résistance féministe contre les systèmes coloniaux». La clôture se fera en cinéma avec la projection du film «Bye Bye Tibériade» de Lina Soualem et le concert «Ouyoun el Kalem».
D'autres nouvelles productions cinématographiques et théâtrales plus en phase avec l'époque et la thématique auraient pu être aussi retenues pour cette 2e édition. De jeunes artistes prédécesseurs innovent toujours, créent depuis plus d'une décennie, sont d'actualité, mais restent pourtant absents de la manifestation. Il s'agit d'une génération d'artistes contemporains qui continue à percer et qui a vécu l'effervescence des combats et des arts durant les 15 dernières années. Les arts visuels, picturaux et photographiques restent absents. L'accès est gratuit à cette manifestation.
L'association organisatrice féministe «Aswat Nissa» a été fondée en 2011 en Tunisie.
Elle lutte contre toutes les formes de discrimination fondées sur le genre, promeut une culture de l'égalité et soutient la participation active des femmes dans la vie publique et politique.