La quinzième édition du Slam national a vu la victoire d'Orad, pour le concours individuel, et les représentants de la capitale pour la compétition par équipe. Comme chaque année, l'Ifm a bouillonné.
Sous les constellations du slam, le public doit mettre sa ceinture. Ainsi, ici ont été retrouvés quelques venins d'une jeunesse déjà désabusée, samedi après-midi à l'Ifm Analakely. « Satria ve hoy aho vola dia tsy mahambahamba ny Bepc midaroka licence sy master/mpianatra anie no tena hoavin'ny firenena e, fa tsy hoavin'ny call center », hommage de la slameuse Mitsinjo aux répressions estudiantines des universités. À chacun sa traduction et sa compréhension.
Tout y est. La niaque de la génération 2000 mérite le respect et surtout l'écoute. Le grand Orad, champion de cette édition du Slam national avec le slam en vendeur d'organe, « Tsinay any aminay avy any amin'ny tany mahantra/ilay misy mpitondra tsy matotra, izany hoe le manao mampiomehy/ilay tapatapaka tsinay izao no be dia be ». Avant de conclure, « ny fanahy no maha olo, ny fanahy no maha olo ». Sa performance lui vaut la note maximale.
Quatre troupes pour la finale par équipe, Antsirabe, Antsiranana, Antananarivo et Sambava. Huit pour la finale individuelle : Konahy, Lems, Lucianna, Koura, Orad, Ratoljah, Mitsinjo et Vtsk. Il ne faut pas trop se fier à ces pseudos. Leurs visions du monde et de Madagascar dépassent largement celles de plusieurs candidats ou candidates aux dernières élections législatives. Et à chaque édition du Slam national depuis quinze ans, la verve de ces slameur(se)s font leurs effets.
Sous les yeux, un brin perdu parfois, mais satisfait de Marc Kelly Smith, l'Américain fondateur du slam. Son art a réussi à traverser les frontières et les mers, surtout à permettre à la jeunesse du monde entier de s'affirmer. Quant à Orad, champion mérité de Slam national 2024, il va avoir l'honneur de représenter Madagascar lors de la coupe du monde en 2025 à l'étranger. Avec le soutien financier du Goethe Zentrum.