Madagascar: ImportM-export - Le déficit commercial gagne en profondeur

Une balance commerciale déficitaire au profit des importations en valeur. Les chiffres récents disponibles n'ont établi aucune amélioration de cet indice important de la macroéconomie.

Un équilibre à trouver. La baisse sensible du volume des importations de riz blanc n'a pas pesé lourd dans la balance commerciale. Les statistiques en témoignent. « La valeur FOB [Free On Board] des importations de Madagascar a atteint 1 939,4 millions de dollars durant les six premiers mois de 2024. Les recettes d'exportations, avec la même unité de mesure, ont été évaluées à 1 219,4 millions de dollars au même moment. Par une simple soustraction, Madagascar a enregistré un déficit commercial de 720,2 millions de dollars durant cette période sous revue », selon les dernières estimations publiées par la Banky Foiben'i Madagasikara (BFM).

Un gap financier abyssal qui, sans aucun doute, a eu des répercussions sur les variations des taux de change sur le marché interbancaire des devises, où l'ariary a perdu des points essentiels face au dollar et à l'euro. La monnaie européenne, depuis la semaine dernière, a rebondi jusqu'à 4 924 ariary après une période de stagnation d'un mois en deçà des 4 800 ariary.

Baisses simultanées

L'inquiétude s'amplifie avec une autre constatation peu rassurante. « Le déficit commercial de Madagascar s'est accentué durant cette période, d'après la Banque centrale, avec ces 720,2 millions de dollars qui correspondent à 4,1% du PIB du pays. Le déficit se situait encore à 370,8 millions de dollars, soit 2,3 % du PIB, durant le premier semestre de 2023 », précisent les données de la BFM.

Dans un essai d'explication de cette balance commerciale déficitaire, la BFM « rapporte des baisses simultanées de la valeur des exportations et des importations de Madagascar ». La BFM note au passage que la contraction des exportations de biens a été plus forte par rapport aux importations durant la période sous revue.

En détail, toutes ces fluctuations se traduisent par « des recettes d'exportations s'élevant à 1 219,2 millions de dollars au premier semestre de 2024, contre 1 689,8 millions de dollars en 2023, représentant une baisse de 27,9 %. Les importations CAF [Coût, Assurance et Fret] ont, pour leur part, diminué de 7,2 % durant cette période, pour un total de 2 116,0 millions de dollars au premier semestre de 2024, contre 2 279,8 millions de dollars sur la même période en 2023 ».

Qu'en sera-t-il de l'année à venir ? D'après les projections de la BFM, épinglées dans le document de performance annexé au Projet de loi de finances (PLFI) 2025, déjà adopté en tant que loi par les deux Chambres du Parlement, « le déficit commercial de Madagascar devrait s'établir à 1 063 milliards d'ariary. La valeur (FOB) de ses importations est prévue s'élever à 3 142,6 millions de dollars et la valeur (FOB) de ses exportations à 2 079,6 milliards d'ariary ». Un peu difficile à comparer avec l'ariary et le dollar comme unités de compte.

Toutes ces indications justifient les efforts à faire pour transformer les matières premières locales en produits finis par l'industrialisation, l'augmentation de la production rizicole nationale, et la diversification des produits exportés, plus compétitifs sur le marché international avec un ariary dévalué.

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