Ancienne capitaine de l'équipe nationale malgache de 2007 à 2015, Prisca Razananirina, coach des Ankoay filles 3x3 championnes d'Afrique, répond à nos questions.
Prisca Razananirina, le dernier titre africain du basketball féminin remonte à 1970 pour le 5x5, que représente ce titre de basketball 3x3 acquis dimanche pour vous ?
Premièrement, je réitère ici mes remerciements à l'adresse de tous ceux qui ont cru en nous, surtout les joueuses. Ce titre représente le fruit des longues années de travail, de souffrance, d'endurance et de persévérance. Le seul titre africain pour les filles en basketball date de 1970 et cinquante-quatre ans plus tard, le basketball 3x3 s'est hissé sur le trône de l'Afrique. C'était une longue disette, mais les quatre filles ont apporté la joie et la fierté au pays et je suis fière d'en faire partie.
Battre les Kenyannes, championnes en titre et les Égyptiennes en finale, n'est pas chose facile, comment avez-vous fait pour décrocher ce titre africain ?
Comme nous avons évolué à domicile, la pression a été du côté de Madagascar, que ce soit chez les filles ou les garçons. Nous savons pertinemment que tous les matchs seraient difficiles. Pour être à la hauteur, nous avons bien préparé cette Coupe d'Afrique, car c'est la crédibilité de Madagascar qui était en jeu. L'Égypte a organisé l'Africa Cup chez elle et a remporté des titres, et nous étions obligés de faire de même. La préparation a été très dure et très longue. Auparavant, j'ai déjà fait partie de l'équipe nationale de 5x5 et nous n'avons jamais vécu une telle préparation. Je tiens à remercier ici les membres du staff technique, surtout le préparateur physique Erick Miarantiana Rakotondravao, ou coach Pôty.
Quels changements avez-vous apporté par rapport aux éditions précédentes ?
Nous avons retenu la leçon de la défaite après les médailles d'argent et de bronze en Égypte. Nous avons renforcé la défense et les filles ont su tenir leur rôle en restant complémentaires sur le terrain. Durant la préparation, nous avons fait plusieurs séances de tirs (trois-cents à cinq cents) à chaque entraînement, car la pression a été trop forte pour tout le monde (la FMBB, les joueuses, les coaches et le staff technique), et cela a porté ses fruits.
En dehors de votre rôle de coach, vous êtes une mère de famille, comment faites-vous pour combiner les deux ?
C'était très difficile de combiner la vie sportive avec la vie familiale. Il faut se réveiller très tôt le matin et rentrer tard dans la soirée. Mon enfant dort quand je pars, et c'est pareil quand je rentre tard le soir. Heureusement que mon mari est toujours là pour combler le vide jusqu'à mon retour (rires). Il est aussi sportif et il est très compréhensif.
Maintenant vous êtes qualifiées pour la Coupe du Monde, votre avis ?
C'est la suite logique après notre titre africain. Mais il appartient à la Fédération Malgache de Basketball de décider qui conduira les Ankoay en Coupe du Monde. En attendant, il faut se préparer dès maintenant, car la Coupe du Monde est un autre calibre qui n'a rien à voir avec l'Africa Cup. En tant que compétitrices, nous sommes toujours partantes si nous sommes sollicitées.