Les personnes malentendantes ou sourdes font souvent face à des difficultés majeures dans leur vie quotidienne. Cela implique, entre autres, la communication dans des lieux publics, la compréhension des mots, l'assistance à des conférences ou encore l'écoute de spectacles. Comme en témoigne Njara, une jeune fille malentendante : « Je voudrais participer à beaucoup d'événements, mais la réalité m'en empêche ».
Elle se plaint que la plupart des gens ne maîtrisent pas la langue des signes. « De plus, les personnes qui apprennent ce langage ne l'appliquent pas au quotidien, du moins son application se fait rare et n'est pas vulgarisée », explique Tolorantsoa Hajarizaka Rakotoalijaona, interprète en langue des signes, lors d'une exposition tenue la semaine dernière à l'occasion de la célébration de la Journée internationale du volontariat à Anosy.
Cette situation aggrave les difficultés endurées par les personnes en situation de surdité. Toutefois, l'objectif des acteurs concernés est de vulgariser le langage des signes. « Avec la Fédération des personnes sourdes et malentendantes à Madagascar, les établissements pour malentendants ainsi que les scouts malentendants au sein de l'Église luthérienne malgache, nous essayons de vulgariser la langue des signes à travers des formations ou des échanges, sans oublier l'édition d'un dictionnaire en langue des signes », continue Tolorantsoa Hajarizaka Rakotoalijaona. Beaucoup d'entités s'intéressent actuellement à l'apprentissage de la langue des signes, telles que des policiers, des médecins, des infirmiers, des particuliers et bien d'autres.
« Selon le bilan établi entre 2015 et 2018, plus de sept cent mille personnes sourdes et malentendantes scolarisées sont répertoriées à Madagascar. Mais les statistiques actuelles sont encore en phase de collecte et d'études », continue l'interprète en langue des signes.