Le circuit automobile principal d'Abu Dhabi a été dimanche le théâtre du dernier tour de piste de Lewis Hamilton au volant d'une Mercedes, ultime étape d'une collaboration de huit ans dont l'évocation relèguerait presqu'au second plan la victoire de Lendo Norris synonyme de titre mondial des constructeurs pour l'écurie McLaren.
Fidèle à sa réputation d'as du volant, le pilote britannique n'a pas, pour autant, offert à Abu Dhabi, les coups d'éclat dont probablement seul il a le secret. Hamilton, parti de la 16e place au départ, à cause de qualifications ratées, est pourtant parvenu à ravir la 4e place à son désormais ex coéquipier, George Russel.
Une manière de démontrer sa passion et son amour pour ce sport. De même que son engagement à encore chercher à étendre sa légende. Une des raisons ayant sans doute déterminé son choix de s'engager avec l'écurie italienne Ferrari à partir de la saison 2025. Preuve également d'une volonté assumée d'étoffer un palmarès déjà bien rempli.
Le natif de Stevenage, en Angleterre, a remporté à sept reprises le titre de champion du monde des pilotes de Formule 1 (un avec l'écurie McLaren et six avec Mercedes). Egalant notamment le record du septuple champion du monde, l'Allemand Michael Schumacher.
Hamilton est détenteur du record du nombre de pole positions, de podiums, de courses terminées dans les points, de points de carrière, de tours en tête, sans oublier le nombre de victoires.
Il est depuis le début de sa carrière en F1 auréolé de 105 victoires, 104 pole positions, 2021 podiums et 67 meilleurs tours de course. Personne n'a jamais fait mieux dans l'histoire de ce sport mécanique. Pas même, Ayrton Senna, le génie du volant brésilien, idole revendiquée et assumée du pilote britannique.
»C'est un départ, pas une retraite »
Anobli en janvier 2021 par Elisabeth II, alors reine d'Angleterre, Sir Lewis Hamilton s'illustre surtout par la noblesse des combats qu'il porte. L'on se souvient de l'hommage qu'il avait imposé aux tenants de ce sport à la suite du meurtre du noir américain George Floyd par des policiers blancs en 2020.
La majorité des pilotes avait accepté de poser un genou à terre avant le début de chaque course, en échos au mouvement de lutte contre le racisme dénommé "Black Lives Matter" (la vie des noirs compte). C'est que la lutte contre le racisme est l'autre combat de la vie de Lewis Hamilton, seul pilote de couleur à avoir accédé à un tel niveau de performance en F1. Une motivation et un engagement qui resteront sans doute intacts lorsqu'il va rejoindre dès la saison prochaine l'écurie italienne.
"C'est un départ mais pas une retraite. Pourtant, ce mouvement n'est pas anodin. Après douze années, 245 grands prix passés à rouler dans une Flèche d'Argent, remporté 84 victoires, signé 78 pole positions et coiffé personnellement six couronnes mondiales avec Mercedes, Lewis Hamilton va quitter l'écurie qu'il avait rejointe en 2013", commentait à son sujet le quotidien français l'équipe au matin de la dernière course du pilote de 40 ans au volant de sa Flèche d'Argent numéro 44.
"On y est. C'est vraiment ma dernière course avec Mercedes. Ce que nous avons construit ensemble au fil des ans est tout simplement historique. Certains doutaient que je fasse ce pas en avant en 2013, et nous en sommes-là aujourd'hui. Ce ne sera pas la dernière fois que je remercierai Mercedes, mais entrer dans ma dernière course avec cette équipe me fait vraiment mal maintenant", déclarait de son côté ému, le pilote à la veille de cette dernière course, ultime étape de son parcours chez l'écurie allemande.