Cela fait cinq mois que Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah, deux leaders du mouvement citoyen FNDC, ont été arrêtés par des militaires. Personne n'a eu de nouvelles depuis le 9 juillet 2024. Les autorités nient leur arrestation et la justice dit avoir ouvert une enquête pour faire la lumière sur leur disparition. De nombreuses voix se sont élevées pour demander la vérité à la junte du CNRD. Parmi elles, des rapporteurs des Nations unies disent craindre des tortures et des exécutions extrajudiciaires.
Le 9 juillet 2024, deux figures de la société civile guinéenne, Oumar Sylla alias Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah ont été arrêtés par des militaires et emmenés vers une destination inconnue. La justice guinéenne a déclaré ne pas être à l'origine de la disparition des deux leaders du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) et a ouvert une enquête.
Ibrahima Diallo, un autre leader du FNDC, s'inquiète pour ses collègues et dénonce la multiplication de ce type d'enlèvements.
Une situation « de plus en plus inquiétante »
« La situation de nos camarades devient de plus en plus inquiétante. D'autant plus que la junte continue à nier leur enlèvement, alors que tout prouve à suffisance que c'est elle qui est responsable de l'enlèvement de nos deux camarades. Nous considérons jusqu'à preuve du contraire que nos camarades sont séquestrés encore et encore par le CNRD », affirme-t-il.
« Nous dénonçons cette situation, parce qu'elle continue à créer de la tristesse et de l'inquiétude auprès des familles respectives de nos camarades victimes de disparition forcée. La même méthode continue encore, parce que, tout récemment, ils ont enlevé un journaliste et lanceur d'alerte, Habib Marouane Camara. Et ça prouve à suffisance que la junte a décidé d'être hors-la-loi. On n'est plus dans un État de droit », dénonce Ibrahima Diallo.