Rabat — Un ouvrage collectif édité par le Conseil National des droits de l'Homme (CNDH), autour de la justice transitionnelle, a été présenté, samedi à la Chambre des Conseillers, dans le cadre du Symposium international sur la justice transitionnelle.
Dans un mot de présentation, le professeur universitaire, Mohamed Essaaidi, a indiqué que cet ouvrage collectif, inspiré par les recommandations de l'Instance équité et réconciliation (IER), vise à présenter l'expérience marocaine singulière en termes de réconciliation, de par ses connotations diverses et ses multiples perspectives sur différents domaines de connaissance.
Selon lui, cet ouvrage académique définit la justice en tant que concept complexe et instable appelant au réalisme à travers le consensus et l'apaisement, loin des sentiments de rancune, notant que le livre met en évidence quatre thèmes principaux, à savoir, la justice transitionnelle en tant que concept et expérience, la justice transitionnelle: réflexions sur la vérité, les réparations et les garanties de non-répétition, et la justice transitionnelle : réflexions sur l'impact, outre des réflexions et des études comparatives de diverses expériences internationales.
De son côté, le Professeur d'histoire à la Faculté des lettres et des sciences humaines de Rabat, Abdelaziz Tahiri, a relevé que cet ouvrage constitue un travail scientifique collectif d'envergure ayant connu la participation de 23 chercheurs et chercheuses marocains et étrangers, dont des experts et deux anciens membres de l'IER, ayant contribué avec des articles scientifiques en langues arabe, française et anglaise.
L'ancienne membre du CNDH, Amina Lemrini a, pour sa part, indiqué que sa participation à cet ouvrage est intervenue à travers une réflexion collective de quatre ans autour des piliers de la justice transitionnelle, aux niveaux de la culture, de l'éducation et de la pédagogie.
Dans une allocution similaire, l'ancien conseiller en politique de réparation auprès du Haut-Commissariat aux droits de l'Homme des Nations unies, Terry Savage a salué l'approche marocaine en matière de justice transitionnelle, à partir de l'expérience d'écoute des témoignages des victimes lors de séances publiques, puis la sage décision de créer l'Instance équité et réconciliation, qui a oeuvré pour établir trois principes de base, à savoir la vérité, l'équité et la réconciliation.
Ce Symposium de deux jours a été organisé à l'initiative des Chambres des Représentants et des Conseillers ainsi que du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) sous le thème "les Processus de justice transitionnelle: pour des réformes durables".
Les participants à ce conclave, dont les travaux ont été ouverts vendredi au siège du Parlement à Rabat, se sont penchés sur des thématiques liées aux processus de la justice transitionnelle, y compris les éventuelles interactions entre cette dernière et les réformes constitutionnelles, législatives et judiciaires.
Aussi, il ont mis en lumière le rôle des institutions publiques et des organisations de la société civile dans ce processus et dans la mise en oeuvre des recommandations issues des instances de la justice transitionnelle, en plus des questions de mémoire.