Chaque 09 décembre, le monde met en lumière la journée internationale de la lutte contre la corruption. L'objectif est de rappeler l'urgence de s'attaquer à un fléau qui freine le développement économique et social, particulièrement en Afrique.
Selon l'indice de perception de la corruption (IPC) 2023 de Transparency International, l'Afrique demeure la région la plus touchée par la corruption, affectant gravement les systèmes éducatifs, de santé et de sécurité.
Des faits alarmants
La corruption dans certains pays se manifeste souvent par le détournement de fonds publics, comme les budgets destinés à la lutte contre le terrorisme ou à la gestion de crises sanitaires telles que la pandémie de COVID-19.
Par exemple, en Afrique du Sud, l'ONG Transparency International déclare que l'ancien PDG d'Eskom, André De Ruyter, a révélé en 2023 qu'environ un milliard de rands (plus de 56 millions de dollars américains) étaient volés chaque mois au sein de l'entreprise publique, notamment via des actes de corruption et de vol d'infrastructures dans les centrales électriques.
Dans le même sillage, Deutsche Welle indique que le phénomène gangrène l'ensemble du continent. Au Niger, des fonds publics destinés à la défense ont été détournés, compromettant la sécurité nationale, dans un contexte déjà fragile marqué par des menaces terroristes.
Conséquences sociales et économiques
Dans un appel à l'éveil de tous les États, l'Organisation des Nations Unies rappelle les conséquences de la corruption en précisant que ce phénomène amplifie les inégalités, érode la confiance du public dans les institutions et entrave le développement.
L'ONU poursuit en indiquant que cela permet aux élites de monopoliser les ressources, creusant le fossé entre riches et pauvres.
Des avancées encourageantes
Malgré ces défis, certains pays africains montrent des progrès, c'est le cas du Botswana, du Cap-Vert et du Rwanda qui sont des exemples où des réformes efficaces ont permis de limiter la corruption, précise l'agence Ecofin.
Par ailleurs, pour éradiquer la corruption, des cadres juridiques solides, une protection accrue des lanceurs d'alerte et la sensibilisation des citoyens sont nécessaires, c'est ce que préconise l'ONU.
La communauté internationale doit également jouer son rôle, en mettant fin aux pratiques qui facilitent la corruption transfrontalière, notamment le blanchiment de fonds détournés.
Cette journée est un appel à l'action collective pour que la corruption ne soit plus un obstacle au progrès et à la justice sociale.