Congo-Kinshasa: Réitérant leur disposition à recevoir l'IGF pour vérifier la gestion des fonds - Les Prélats catholiques réagissent vivement aux propos jugés belliqueux de Jean-Pierre Bemba

La Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) a décidé d'ôter ses gants pour répondre, dans un communiqué de presse, aux allégations du Vice-Premier Ministre, Ministre des Transports, Jean-Pierre Bemba, lors de son passage à la radio Top Congo FM.

Face aux propos jugés "belliqueux, truffés des contrevérités et indignes d'un homme d'Etat", l'Eglise catholique rejette de prime à bord, toutes les accusations sur la gestion des fonds qui, pour Bemba, auraient été "détournés".

Selon le communiqué de la CENCO, un accord-cadre a été signé il y a plus de deux ans entre l'Etat congolais et l'église catholique. Cet accord visait à financer des projets sociaux et économiques dans les 48 Diocèses du pays, avec pour objectif d'améliorer les conditions de vie des populations locales, rapporte ce communiqué.

L'Etat, indique cette source, s'était engagé à verser trimestriellement un million de dollars américains par Diocèse. Cependant, à ce jour, seuls deux versements de 300.000 USD ont été effectués en 2022 et 2023, soit un total de 600.000 USD par Diocèse.

Pour la CENCO, seuls 600.000 dollars avaient été alloués à chaque diocèse, en deux tranches de 300.000 dollars en 2022 et 2023. Ces fonds, précise la CENCO, ont permis de réaliser plusieurs projets sociaux dans 47 des 48 diocèses du pays.

"Un fonds pour la mise en oeuvre des projets retenus par chacun des 47 autres diocèses de la RD. Congo. A ce jour, plus de deux ans après cet accord, seulement deux tranches de 300.000$ ont été données, la première en 2022 et la deuxième en 2023 ; soit 600.000$ par diocèse", écrit l'église.

Par ailleurs, l'Eglise réitère sa disposition à recevoir "l'Inspection Générale des Finances" pour vérifier la gestion des fonds.

Rappel à l'ordre

Rejetant le terme "politiciens en robes", employé par le Président national du MLC, la CENCO rappelle que son rôle prophétique l'oblige à "dénoncer les dérives politiques, notamment les tentatives de révision ou de modification de la Constitution qu'elle juge « imprudentes" et contraires à l'intérêt supérieur de la Nation.

Aussi, l'Eglise catholique souligne que, sans l'aide de l'État, elle investit chaque année dans des infrastructures éducatives, médicales et sociales.

Le communiqué rappelle également à l'ancien Vice-Président de la RDC, son conseil lui prodigué lors des affrontements armés post-électoraux de 2007 à Kinshasa.

La CENCO a invité le Vice-Premier ministre à produire des preuves tangibles de ses allégations de 1.000.000$ mis à la disposition de chaque diocèse. Elle a de plus dénoncé une campagne de dénigrement visant à décrédibiliser l'Église.

"L'Église catholique est fidèle à sa mission prophétique et ne peut être achetée ou réduite au silence", conclut le communiqué.

Au finish, la CENCO dit attendre patiemment de la part du VPM Bemba, les preuves sur la prétendue collaboration qu'il avait insinuée, sans froid aux yeux, "de notre Mission d'observation électorale avec les Russes pour pirater le serveur de la CENI".

L'Eglise catholique oeuvre, depuis des décennies, pour le développement social et le bien-être des congolais. Ses initiatives, dit-elle, incluent des actions humanitaires, des projets de développement et un engagement constant en faveur de la démocratie, de la paix et de la transparence dans les processus électoraux avant de réaffirmer que sa mission et son engagement à servir la population avec loyauté et transparence, tout en appelant au respect des droits de l'homme et des principes démocratiques.

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 110 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.