Au nombre des directives prescrites au gouvernement par le président de la République, lors de son message sur l'état de la nation, le 28 novembre, figurait en bonne place une incitation à mieux répondre aux besoins du secteur agricole. Chainon indispensable du dispositif de l'autosuffisance alimentaire, l'agro-industrie n'a toujours pas atteint chez nous le niveau de développement souhaité pour inverser la tendance des importations des produits de consommation courante.
« Je prescris au gouvernement de faciliter l'installation des opérateurs privés désireux de mettre en oeuvre des exploitations agricoles de grande taille, en créant les conditions favorables à l'expansion de leurs activités au Congo, pour couvrir nos besoins alimentaires et soutenir l'exportation », a déclaré le chef de l'Etat revenant en partie sur le récurrent débat relatif à la législation foncière. Il y a lieu, précisait-il, de distinguer les terres coutumières des réserves foncières de l'Etat.
Depuis des décennies, d'interminables palabres opposant l'Etat aux propriétaires fonciers constituent autant d'entraves à la mise en oeuvre d'un certain nombre de projets pensés pour créer de la richesse et tenter de trouver des réponses adéquates à la question vitale de l'occupation de notre jeunesse. Outre d'énormes moyens financiers qu'il convient de mobiliser pour indemniser les chefs de terre, l'occupation anarchique du domaine public forme avec cet impératif un tandem contre lequel, très souvent, les pouvoirs publics sont obligés de différer l'exécution de ces projets, voire de les abandonner.
En lançant cette interpellation, le président de la République attend des membres du gouvernement la traduction dans les faits des instructions qu'il leur a données de manière solennelle devant la nation. Il leur reviendra, à leur tour, le moment venu, d'expliquer à leurs compatriotes, témoins des prescriptions présidentielles, qu'est ce qui a été fait, qu'est ce qui ne l'a pas été et pour quelles raisons ? Cela s'appelle, en d'autres termes, la gestion axée sur les résultats.