Sénégal: Assemblée nationale - 15e législature - Dr El Hadj Omar Diop liste ses attentes

9 Décembre 2024

Invité de l'émission Objection d'hier, dimanche 8 décembre 2024, sur la radio Sud Fm, Dr El Hadj Omar Diop, Enseignant-Chercheur en Droit public à la Faculté de droits à l'Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar a fait état de ses attentes pour la quinzième législature qui vient d'être installée le 2 décembre 2024. L'Enseignant-chercheur note, entre autres, la loi des finances, les préoccupations sociales, les réformes institutionnelles...

Dr El Hadj Omar Diop fait partie des Sénégalais qui placent en la quinzième législature beaucoup d'attentes. L'Enseignant-chercheur en Droit public à l'UCAD, qui était l'invité hier, dimanche 8 décembre 2024, de Baye Oumar Gueye, dans l'émission Objection sur la radio Sud Fm, a d'abord insisté sur la nécessité pour la nouvelle Assemblée nationale de s'atteler au voter du projet de loi de finances 2025. Selon lui, «Il y a le temps qui presse, il n'y a aucun jour qu'il faut pas perdre. Donc, il faut aller très vite pour au moins qu'on adopte la loi des finances définitive et la loi des finances rectificative permettant au moins au président de la République et au gouvernement de voir dans quelle direction aller.»

En plus du vote de la loi des finances, le Docteur en Droit public évoque les préoccupations sociales. «Aujourd'hui, la situation économique est extrêmement difficile. Le pays est surendetté. Les populations trinquent. Donc, il y a beaucoup de jeunes qui sont impatients ; c'est ce climat-là qui peut instaurer une pression permanente pour les gouvernants », a-t-il souligné.

Par ailleurs, sur le plan institutionnel, rappelle-t-il, «il y a un certain nombre de réformes qui ont été avancées. Il y en a une qui avait échouée, c'est-à-dire le Haut-conseil des collectivités territoriales. Donc, on pense que ces réformes-là seront remises sur la table.»

Mais, au-delà de ces réformes, M. Diop rappelle un autre chantier sur lequel sont attendues les nouvelles autorités, notamment la réforme des institutions avec la création d'une Cour Constitutionnelle recommandée lors des Assises de la Justice. «On fait l'option de maintenir le Conseil Constitutionnel. Il faut changer profondément les règles en permettant aux populations de pouvoir saisir directement le juge constitutionnel lorsque les droits fondamentaux sont violés», a-t-il préconisé.

L'autre aspect, selon l'invité d'Objection, c'est l'ouverture des compétences du Conseil Constitutionnel, pour lui permettre de trancher sur tout conflit qui ne relève d'aucune juridiction. «Parce que, dans un Etat de droit, on ne peut pas concevoir que des juridictions saisies se déclarent incompétentes. Le plaignant est désarmé face à un Etat. Donc, pour éviter ça, comme cela se fait en RDC ou dans d'autres pays, il faut permettre au juge constitutionnel de pouvoir intervenir dans de tels cas.»

Dr El Hadj Omar Diop a aussi évoqué la question de la rationalisation des institutions. Dans cette optique, explique-t-il, «Il y a la rationalisation de ce qu'on appellera les autorités administratives indépendantes. Parce qu'il y en a plein dans plusieurs Directions. Il me semble, dans cette perspective-là, qu'il serait utile d'orienter la réflexion sur ce qu'on appelle le Haut-conseil de la démocratie, qui pourrait regrouper en quelque sorte, avec un pôle CNRA, un pôle CENA, un pôle ARTP, un pôle Gouvernance et marchés publiques, pôle élections, pôle Médias, pour permettre au moins de regrouper ces différentes institutions et de mettre une figure emblématique qui peut être de la société civile, qui permettra d'incarner une instance de représentation de la démocratie. Cela pour permettre en permanence de rappeler aux autorités que sur tel ou tel point, il y a des principes qu'il faudra respecter, il ne faut pas dévier.»

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