Sénégal: Dr El Hadj Omar Diop, sur la révocation de Barthelemy Dias - «C'est le résultat de l'application des textes»

9 Décembre 2024

L'Enseignant-chercheur en Droit public à l'Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, Dr El Hadj Omar Diop, s'est également prononcé sur la révocation de Barthélémy Dias, le maire de Dakar, de son poste de député, par le bureau de l'Assemblée nationale, sur demande du Garde des Sceaux, ministre de la Justice. Répondant à une question de Baye Oumar Gueye, lors de l'émission Objection dont il était l'invité, hier dimanche, sur la radio Sud Fm, Dr El Hadj Omar Diop, a fait remarquer que «ce n'est pas une décision prise par les autorités pour le plaisir de le prendre, mais c'est le résultat de l'application des textes.»

Actée par le bureau de l'Assemblée nationale, sur requête du Garde des Sceaux, ministre de la Justice, la révocation du maire de Dakar, Barthélémy Dias, de son poste de député, rendue publique le vendredi 6 décembre 2024, continue de susciter des réactions. En effet, si d'aucuns entrevoient en cette décision un acte politique, Dr El Hadj Omar Diop, lui pense le contraire. Invité de l'émission Objection de la radio Sud Fm, l'Enseignant-chercheur en Droit public à la Faculté de droits de l'UCAD estime pour sa part que cet acte n'est le résultat d'une application des textes.

Selon lui, «Barthélémy Dias, maire de Dakar, a été rattrapé par son passé. Il était poursuivi devant les juridictions. Il y a une action qui a freiné et, entre temps, il y a une décision définitive qui a été rendue. Les élections législatives ont été des élections qui l'ont promu, en tant que député ; Donc, il fallait s'attendre à ce que monsieur Barthélémy siège à l'assemblée nationale.» Or, poursuit l'Enseignant-chercheur en Droit public, «le Garde des Sceaux, conformément à la loi, a saisi le président de l'Assemblée nationale, qui s'est adressé au bureau qui a estimé nécessaire de le révoquer de son poste de député».

A la question de savoir pourquoi cette action n'a pas été enclenchée avant qu'il ne participe aux élections, il fera noter : «nous sommes dans la scène politique. On peut les interpréter (de manière) purement politicienne. Mais là, c'est le droit qui a été dit», répond M. Diop qui, tout de même, admet que sur le plan de l'éthique, sur le plan de la morale, une telle polémique sur la décision pourrait avoir lieu.

En revanche, l'invité de Baye Oumar Gueye de rappeler : «à partir du moment où il y a une décision qui vous prive de vos droits et libertés ou bien vous faites l'objet d'une condamnation infamante, les textes qui organisent le statut des députés vous excluent de l'Assemblée nationale.» «Ça signifie quoi, que ce n'est pas une décision prise par les autorités pour le plaisir de le prendre, d'après ce que je pense. Mais, c'est le résultat de l'application des textes», a indiqué l'Enseignant-Chercheur en Droit public à la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de l'UCAD.

Sur ce point précis, met-il en garde, «On ne peut pas venir au pouvoir, mettre en avant «Jub Jubbal Jubanti», vouloir respecter et faire respecter les textes juridiques et après s'aménager des plages pour sauver le maire de Dakar à l'Assemblée nationale.» C'est pourquoi, dans pareilles situations, déclare le Docteur en Droit public, «Je pense qu'une réflexion devrait être menée sur cette question-là. C'est-à-dire, il ne faut pas que telle catégorie, que ça soit des hommes politiques ou autres, utilise des mandats politiques comme le refuge, pour se soustraire à l'obligation ou leur responsabilité sur le plan judiciaire et sur le plan pénale aussi.»

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