Invité de l'émission Objection, sur la radio Sud Fm hier, dimanche 8 décembre 2024, El Hadj Omar Diop, a alerté sur les conséquences qui découleront d'une éventuelle abrogation de la loi d'amnistie par les nouvelles autorités. L'Enseignant-Chercheur en Droit public à l'Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar trouve en cette décision un projet extrêmement dangereux et grave à la fois pour l'Etat de droit et pour l'image du pays.
«Dans les sociétés politiques, lorsqu'on vote une loi d'amnistie, c'est dans le but d'un pardon général, d'effacer un certain nombre d'actes qui, de nature, risquent de compromettre le fonctionnement d'une société en un instant T», a indiqué El Hadj Omar Diop, Enseignant-Chercheur en Droit public, à l'Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar.
Qui plus est, il rappelle : «si à la veille de l'élection présidentielle la loi d'amnistie a été votée dans les conditions que nous savons, mais cela a permis aux autorités qui dirigent aujourd'hui l'Etat de sortir de prison et d'aller participer à l'élection présidentielle».
«Mais maintenant, lorsqu'on va dans une logique de remise en cause d'une loi qui a été votée, moi je pense que c'est extrêmement dangereux et c'est grave à la fois pour l'Etat de droit et pour l'image du pays», a alerté, dans l'émission Objection, sur Sud Fm Sen Radio, d'hier dimanche, l'Enseignant-Chercheur à la Faculté de Droits de l'UCAD.
Fervent défenseur des droits de l'homme, se targue-t-il, il fera remarquer que «dans toute société, il y a un moment donné où il faut savoir faire ce qu'on appelle balle à terre.» Par contre, souligne l'Enseignant-Chercheur, «si vous voulez remettre (en cause) la loi d'amnistie, il faut la remettre à plat ; mais il faut donc revenir à la case de départ. S'il faut repartir à la case de départ, faut-il les mettre en prison ?», s'interroge-t-il.
Suffisant pour qu'il appelle à aborder la question froidement mais encore de manière lucide et intelligente. Parce que, soutient le Docteur en Droit public, «ce qu'il faut éviter, c'est la culture de ce qu'on appelle une logique vindicative, une logique de vengeance, être guidé par les passions, les émotions.»
Or, ajoute-t-il, «dans la gestion d'un pouvoir, il y a des moments où il faut garder la froideur pour réfléchir de manière lucide, poser des actes eu égard au contexte dans lequel nous vivons.»
«Aujourd'hui, nous sommes dans une situation économique et social extrêmement difficile où les syndicats, les organisations syndicales, estudiantines... sont à l'affut. Et il me semble que les autorités gagneront beaucoup plus de temps à mettre leurs énergies dans des problèmes d'ordre sociales que d'insister davantage sur le retour en arrière», a préconisé le professeur El Hadj Omar Diop.