Sénégal: Eventuelle abrogation de la loi d'amnistie - Dr El Hadj Omar Diop tire la sonnette d'alarme

9 Décembre 2024

Invité de l'émission Objection, sur la radio Sud Fm hier, dimanche 8 décembre 2024, El Hadj Omar Diop, a alerté sur les conséquences qui découleront d'une éventuelle abrogation de la loi d'amnistie par les nouvelles autorités. L'Enseignant-Chercheur en Droit public à l'Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar trouve en cette décision un projet extrêmement dangereux et grave à la fois pour l'Etat de droit et pour l'image du pays.

«Dans les sociétés politiques, lorsqu'on vote une loi d'amnistie, c'est dans le but d'un pardon général, d'effacer un certain nombre d'actes qui, de nature, risquent de compromettre le fonctionnement d'une société en un instant T», a indiqué El Hadj Omar Diop, Enseignant-Chercheur en Droit public, à l'Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar.

Qui plus est, il rappelle : «si à la veille de l'élection présidentielle la loi d'amnistie a été votée dans les conditions que nous savons, mais cela a permis aux autorités qui dirigent aujourd'hui l'Etat de sortir de prison et d'aller participer à l'élection présidentielle».

«Mais maintenant, lorsqu'on va dans une logique de remise en cause d'une loi qui a été votée, moi je pense que c'est extrêmement dangereux et c'est grave à la fois pour l'Etat de droit et pour l'image du pays», a alerté, dans l'émission Objection, sur Sud Fm Sen Radio, d'hier dimanche, l'Enseignant-Chercheur à la Faculté de Droits de l'UCAD.

Fervent défenseur des droits de l'homme, se targue-t-il, il fera remarquer que «dans toute société, il y a un moment donné où il faut savoir faire ce qu'on appelle balle à terre.» Par contre, souligne l'Enseignant-Chercheur, «si vous voulez remettre (en cause) la loi d'amnistie, il faut la remettre à plat ; mais il faut donc revenir à la case de départ. S'il faut repartir à la case de départ, faut-il les mettre en prison ?», s'interroge-t-il.

Suffisant pour qu'il appelle à aborder la question froidement mais encore de manière lucide et intelligente. Parce que, soutient le Docteur en Droit public, «ce qu'il faut éviter, c'est la culture de ce qu'on appelle une logique vindicative, une logique de vengeance, être guidé par les passions, les émotions.»

Or, ajoute-t-il, «dans la gestion d'un pouvoir, il y a des moments où il faut garder la froideur pour réfléchir de manière lucide, poser des actes eu égard au contexte dans lequel nous vivons.»

«Aujourd'hui, nous sommes dans une situation économique et social extrêmement difficile où les syndicats, les organisations syndicales, estudiantines... sont à l'affut. Et il me semble que les autorités gagneront beaucoup plus de temps à mettre leurs énergies dans des problèmes d'ordre sociales que d'insister davantage sur le retour en arrière», a préconisé le professeur El Hadj Omar Diop.

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.