Le 20 novembre dernier, des étudiants et élèves de Bobo-Dioulasso, manifestaient pour protester contre le décès accidentel d'un élève qui avait chuté d'un bus de la Société de transport en commun (SOTRACO). Deux jours plutôt, ils avaient déjà donné de la voix, dénonçant vigoureusement les mauvaises conditions dans lesquelles ils sont transportés par les bus de cette société.
C'est dire si les récriminations contre la principale compagnie chargée du transport urbain au Burkina, ne manquent pas. Comme pour calmer toutes ces voix qui se sont élevées contre la compagnie, il est annoncé le renforcement très prochain de son parc automobile avec l'acquisition de 500 nouveaux bus. Cette décision, en attendant qu'elle soit effective, sonne comme un ouf de soulagement; tant elle viendra améliorer la mobilité urbaine dans nos grandes villes, qui reste un défi majeur à relever. La mesure est d'autant plus à saluer qu'elle vient combler non pas seulement un vide, mais un gouffre au niveau de la SOTRACO qui est cruellement dans le besoin.
Et ce n'est pas fortuitement que les griefs se sont multipliés ces derniers temps contre la société. C'est parce que, faisant face à plusieurs difficultés, notamment l'insuffisance de ses bus et leur état de vétusté, elle n'arrive plus à couvrir efficacement ses lignes. Sa capacité de réponse étant largement en deçà de la forte demande exprimée, cette situation déplorable donne lieu à des scènes chaotiques : bousculades dans les embarquements, longues files d'attente, surcharges de bus. Toute chose qui met les passagers dans une totale insécurité qui s'est parfois soldée par des drames, comme la mort tragique de cet élève à Bobo-Dioulasso. Au regard du calvaire vécu au quotidien par les "clients" de cette société, la prise d'une telle mesure n'avait même que trop tardé. Mais comme mieux vaut tard que jamais, il faut maintenant souhaiter que les bus promis, arrivent le plus tôt possible pour répondre au besoin qui, lui, est urgent et ne peut attendre.
Il faut réaliser des infrastructures routières aux normes et de qualité
Une chose est certaine. Face à la forte densité de la population qui, d'ailleurs, ne cesse d'augmenter au fil des années dans nos villes, le transport en commun s'avère une solution indispensable pour davantage fluidifier la circulation et limiter, un temps soit peu, les nombreux cas d'accidents. Et le renforcement du parc automobile de la SOTRACO s'inscrit, sans nul doute, dans cette dynamique. Mais cette mesure à elle seule, ne suffira pas pour régler tous les problèmes de la mobilité urbaine dans nos agglomérations. Il est donc nécessaire de développer d'autres initiatives.
Il s'agit notamment de travailler à améliorer le réseau routier. En effet, le parc automobile burkinabè s'est agrandi, ces dernières années, et se trouve aujourd'hui confronté à l'état très peu pratique de nos routes qui ne sont pas toujours convenables. Il suffit, pour s'en convaincre, d'observer toutes ces longues files de véhicules en circulation, aux heures de pointe dans nos grandes villes. Tous ces véhicules préfèrent converger vers des routes carrossables, aucun conducteur ne voulant abîmer son carter. Toute chose qui n'est pas sans causer des conséquences fâcheuses. A preuve, ces longues files provoquent non seulement des pertes de temps et augmentent la consommation de carburant. Mais elles sont surtout sources d'accidents de la route. « La route du développement passe par le développement de la route », dit-on. Il faut donc réaliser des infrastructures routières aux normes et de qualité pour fluidifier non seulement la mobilité urbaine, mais aussi notre économie. Et les matériaux locaux tels les pavés peuvent contribuer au développement de ce réseau routier.