Dernière ligne droite dans le procès Alfred Yekatom et de l'ex-ministre Patrice-Edouard Ngaïssona devant la Cour pénale internationale (CPI). Les deux anciens responsables des anti-balaka sont poursuivis pour des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité commis entre le 5 décembre 2013, lors de la bataille de Bangui, et fin aout 2014, en République centrafricaine. Le procureur a prononcé son réquisitoire le 9 décembre 2024.
Un réquisitoire fleuve à la CPI, dont le siège se trouve aux Pays-Bas, au cours duquel les substituts du procureur sont revenus sur les 75 témoignages entendus au cours de presque quatre années de procès.
La liste des crimes reprochés aux deux anciens miliciens anti-balaka en RCA est longue : des meurtres, des transferts forcés de population, des tortures, des persécutions, des actes inhumains, des mutilations, l'enrôlement d'enfants de moins de 15 ans, des attaques contre des civils.
Les représentants des victimes puis la défense vont prendre la parole
Des crimes qui, selon le substitut du procureur Kweku Vanderpuye, ont été commis dans le cadre d'un plan criminel auquel Patrice-Edouard Ngaïssona aurait participé : « La contribution de Monsieur Ngaïssona a été apportée dans le cadre d'un plan auquel il a participé avec François Bozizé [président de la RCA de 2003 à 2013, NDLR], Maxime Mokom [ex-milicien, NDLR], Bernard Mokom [père de Maxime Mokom, NDLR], et d'autres pour reprendre le pouvoir en République centrafricaine après le coup d'État de la séléka du 24 mars 2013. Un plan qui, en plus de viser l'expulsion forcée de Michel Djotodia [président de transition de mars 2013 à janvier 2014, NDLR], impliquait le recours à des groupes d'individus pour combattre la séléka, motivés par une soif de vengeance contre les musulmans collectivement. »
Après le réquisitoire du procureur, ce sera aux représentants des victimes puis à la défense de prendre la parole.