Alors que depuis un mois, l'armée du général Al-Burhane avance dans plusieurs régions du Soudan, notamment à Khartoum, à Jabal Moya et dans l'Etat de Sennar, celle-ci vient en revanche de céder deux localités stratégiques aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Hemedti. Comme à chaque fois ou presque qu'elle est menacée, celle-ci s'est retiré sans combattre.
Les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, dit Hemedti, l'affirment : la base militaire du quatrième régiment d'infanterie de l'armée soudanaise à Jouda, dans l'Etat du Nil Blanc, est désormais en leur possession. L'armée s'en est enfui sans combattre, laissant derrière elle armes et munitions.
La prise de la cité par les FSR menace désormais directement la ville de Jabalayn située à 40 kilomètres de là. Proche de la frontière avec le Soudan du Sud, cette dernière fait face à la ville de Renk, côté sud-soudanais, où est situé le plus grand point de passage entre les deux pays. Par crainte de l'avancée des FSR et de probables exactions à venir, les habitants de Jabalayn ont commencé à fuir.
La capitale de l'Etat du Nil Bleu désormais sous la menace des FSR
L'autre site stratégique dont viennent de s'emparer les FSR se trouve, lui, dans l'Etat voisin du Nil Bleu. Il s'agit de la localité de Bout dont l'armée s'est également retirée sans livrer bataille si bien que la capitale régionale, Ad-Damazin, est désormais menacée.
Dans la guerre qui déchire le Soudan, l'armée soudanaise s'appuie entre autre sur des milices islamistes ou tribales et sur des forces communes composées d'anciens mouvements rebelles du Darfour. Des contingents d'appoint sans lesquels elle n'aurait pas tenu depuis le déclenchement du conflit en avril 2023, affirment plusieurs experts.