L'attaquante zambienne Barbra Banda a inscrit son nom dans l'histoire en devenant la première joueuse africaine à intégrer le FIFPRO Women's World 11 pour l'année 2024. Mais pour elle, ce n'est qu'un point de départ, car elle nourrit de grandes ambitions pour sa carrière et celle de la Zambie.
Dans cette interview exclusive avec CAFOnline, Banda revient sur son parcours dans le football et dévoile son objectif ultime : voir la Zambie soulever un jour la Coupe du Monde Féminine de la FIFA.
CAFOnline.com : Félicitations pour votre inclusion dans le FIFPRO Women's World 11, une première pour une joueuse africaine. Quel sentiment cela vous procure-t-il d'être honorée parmi les meilleures joueuses du monde ?
Barbra Banda : C'est un immense honneur, et ce qui le rend encore plus spécial, c'est que ce sont mes consoeurs du monde entier qui ont voté. Cela donne une dimension particulière à cette reconnaissance. Être ainsi distinguée est une grande fierté, et je rends grâce à Dieu pour cette bénédiction.
Vous avez réalisé une première saison impressionnante en National Women's Soccer League (NWSL) avec 17 buts en 25 matchs sous les couleurs d'Orlando Pride. Quels enseignements tirez-vous de cette campagne ?
C'était une saison réussie, et je suis heureuse d'avoir contribué aux nombreux records établis par l'équipe, tout en décrochant le NWSL Shield et le NWSL Championship. Cela n'aurait pas été possible sans mes coéquipières et le staff technique, qui m'ont permis de m'adapter rapidement. Ils méritent toute la reconnaissance.
Vous êtes un pilier de la sélection zambienne lors des grandes compétitions, notamment aux Jeux Olympiques et à la Coupe du Monde Féminine. Que ressentez-vous en évoluant sur ces scènes majeures et comment envisagez-vous l'avenir des Copper Queens ?
Représenter mon pays est toujours une immense fierté. Enfiler ce maillot signifie beaucoup pour moi, et je donne tout pour aider l'équipe à se surpasser. Nous avons un groupe talentueux avec des joueuses déterminées. Les initiatives pour développer le football féminin, comme la création de la Women's Super League et de la National Division, commencent à porter leurs fruits. Nous participons aussi régulièrement à des compétitions régionales, comme le COSAFA Women's Championship, ce qui renforce notre expérience. Tous ces éléments combinés expliquent nos progrès constants.
Parlez-nous de vos débuts dans le football et de votre évolution. Beaucoup vous ont découverte lors de la Coupe du Monde Féminine U-17 de la FIFA en 2014.
J'ai commencé à jouer très jeune, à six ans. Mon père m'emmenait au terrain, et j'ai vite attrapé le virus du football. J'ai intégré la Galaxy Academy à Mtendere East avant de rejoindre Bauleni, puis le Green Buffaloes Women's Football Club. À partir de là, ma carrière a pris son envol avec des passages en Espagne, en Chine, et maintenant aux États-Unis. J'ai eu la chance d'être appelée en sélection U-17 à seulement 13 ans, et de participer à la Coupe du Monde Féminine U-17 au Costa Rica en 2014. Le chemin n'a pas été facile, mais avec discipline et détermination, tout devient possible.
Le football féminin africain compte désormais des stars montantes comme les soeurs Chawinga du Malawi et votre compatriote Racheal Kundananji. Que pensez-vous de l'évolution du football sur le continent ?
C'est fantastique de voir les soeurs Chawinga, qui sont aussi des amies proches, briller sur la scène internationale. Et bien sûr, Racheal, ma "soeur", qui continue d'écrire l'histoire avec ses performances. Le potentiel est immense en Afrique. Pour aller plus loin, il faut continuer à investir dans les infrastructures et la formation, car le vivier de talents est énorme.
Quels sont vos objectifs pour les prochaines années, tant au niveau du club qu'en sélection ?
Mon ambition est claire : continuer à remporter des titres avec mon club et aider mon pays à gravir les échelons. Après avoir décroché le COSAFA Women's Championship [en 2022 et 2024], viser un sacre à la CAN féminine l'an prochain serait un accomplissement. Bien sûr, ce ne sera pas simple, car la concurrence est rude. Mais nous devons croire en nous et viser encore plus haut : pourquoi pas une Coupe du Monde ou un podium olympique un jour ? Il faut rêver grand et travailler dur pour y arriver.