Dakar — Le maire de la Ville de Dakar, Barthélémy Diaz, a dénoncé, lundi, »une volonté manifeste » des nouvelles autorités étatiques de l'emprisonner pour récupérer la municipalité qu'il dirige depuis janvier 2022.
»Au regard de la démarche adoptée par les tenants actuels du pouvoir, on constate qu'il y' a aujourd'hui, une volonté manifeste de mettre Barthélémy Diaz en prison pour récupérer la mairie", a-t-il déclaré lors d'un point de presse dans les locaux de la mairie de Dakar.
Ce face à face avec les journalistes intervient trois jours après sa révocation de son poste de député par le bureau de l'Assemblée, à la suite d'une requête introduite par le ministre de la Justice, Garde des Sceaux.
Le ministre de la Justice a officiellement saisi le bureau de l'Assemblée nationale de procéder à la révocation du mandat de M. Dias condamné pour »coups mortels » dans l'attaque en 2011 de sa mairie de Mermoz-Sacré-Coeur.
Le pourvoi introduit par ses avocats pour obtenir la cassation de sa condamnation à deux ans de prison, dont six mois ferme, ainsi que des dommages et intérêts de 25 millions de francs CFA à verser à la famille de la victime, a été rejeté en décembre 2023 par la Cour suprême.
En application des dispositions de l'article 61, dernier alinéa, de la Constitution et l'article 51 du règlement intérieur, dernier alinéa, »le bureau de l'Assemblée nationale, réuni le jeudi 5 décembre 2024, a procédé à la radiation de M. Barthélémy Dias », a expliqué, vendredi, le président de l'institution parlementaire, Malick Ndiaye, lors de la séance consacrée à la ratification des commissions.
Lors de son point de presse, M. Dias, tête de liste nationale de la coalition Samm sa Kaddu, a déclaré qu'il n'avait jamais »souhaité siéger à l'Assemblée nationale pour cette quinzième législature ». »Et je l'avais déjà indiqué", a t-il dit, estimant que cette "radiation n'est rien d'autre qu'un pas de plus pour récupérer la mairie de Dakar".
»Ce matin, j'ai entendu dire qu'on allait m'appliquer la contrainte par corps pour m'obliger à verser les 25 millions assortis à ma peine en guise de dommage et intérêts. Alors ne soyez pas étonnés que je puisse être arrêté à tout moment, car ce qui les intéresse en réalité, c'est la mairie", a-t-il laissé entendre.
Barthélémy Dias a déclaré qu'il ne pouvait pas être révoqué de la municipalité. "Sur ce point, l'article 135 du code général des collectivités territoriales est très clair. Il dispose que lorsque le maire ou tout autre conseiller municipal est condamné pour crime, sa révocation est de droit est très claire. Et me concernant la Cour d'appel de Dakar m'a condamné pour délit et non pour crime », a-t-il précisé.